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Les pièces de qualité et l’histoire postale font toujours de bons prix. Les deux pièces maîtresses de la vente sur offres clôturée le 11 décembre, organisée par la maison Behr, sont parties à leur prix de départ : 65 000 euros pour un bloc de huit du 10 centimes bistre « Cérès » (tirage « de Londres » de 1851), avec un tête-bêche, et 120 000 euros pour un bloc de quatre exemplaires du 15 centimes vert.
Un bloc de quatre du 1 franc carmin au type « Cérès » atteint 38 403 euros. A 31 750 euros, on trouve un bloc de quatre du 1 franc carmin de l’Empire, non dentelé, affecté d’une variété d’impression « défectueuse ».
A 41 199 euros, à la rubrique des « Cérès » dentelés (1871-1875), une lettre du 22 septembre 1871, du Cateau pour Vrigny-aux-Bois (Ardennnes), avec un affranchissement de « fortune », c’est-à-dire avec un 20 centimes bleu complété par un timbre à 15 centimes, bistre, coupé (pour faire 7 1/2 centimes) « confondu avec un 10 centimes par sa couleur pour [faire] un affranchissement à 25 centimes » dépasse largement son prix de départ de 32 000 euros.
On en finit avec la période classique, avec, de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, un pli transporté par ballon monté, confié au Merlin-de-Douai, Gazette des absents datée du 25 décembre 1870, à destination de Riom (Puy-de-Dôme) touchée le 3 janvier 1871, avec cachet des aérostiers, prix de départ à 80 000 euros, qui est adjugé à 95 807 euros.
On termine avec un joli timbre de la poste italienne en Chine (1919-1921), bureau de Tientsin, surcharge « 2/Dollari/Tientsin » sur 5 lires bleu et rose, à 15 739 euros et, pour la Colombie, une paire tête-bêche verticale du 20 c. bleu (« Correos nacionales Confed. Granadina »), à 95 185 euros, pour un prix de départ à 80 000 euros.
Une collection estimée 20 000 à 30 000 euros
Pour les ventes organisées par Le Timbre classique les 2, 3 et 9 décembre, une collection des Terres australes et antarctiques françaises de 16 albums et 10 boîtes avec plusieurs milliers de lettres du Marion-Dufresne (1973-2019) a été adjugée à 1 000 euros.
Une exceptionnelle collection de France en 18 albums quasi complète, du n° 1 jusqu’à l’année 2021, dont un avec des variétés et des « curiosités », les classiques comprenant les n° 1, n° 2 (signé Calves), n° 5, n° 6 (signé Calves), 1 franc vermillon avec « filets » entiers et trois belles marges, etc., est partie à 17 000 euros, sur la base d’une estimation de 20 000 à 30 000 euros.
Une lettre autographe de Francis Garnier (1839-1873) au départ de Saïgon le 27 novembre 1873, adressée à sa famille à La Varenne-Saint-Hilaire, écrite de Hanoï, où il est arrivé le 5 novembre 1873, au moment où il prépare la conquête de la ville, prise le 20 novembre, un mois avant sa mort, avec un cachet rouge d’entrée par Toulon le 10 janvier 1874, estimée 450 euros, est vendue 600 euros. Une seconde lettre du même Garnier, pour la princesse de Caraman-Chimay en Belgique, « très probablement écrite à son arrivée au Tonkin (Haiphong) vers le 18 octobre 1873 (il était parti de Saïgon le 13 octobre pour le Tonkin) », atteint 440 euros, pour un départ à 350 euros.
Une collection de France, 1900-1999, de timbres neufs sans charnière, comprenant la série « Francisque », feuille Citex, bloc de l’Ours, Andorre française à partir de 1975, au prix de départ de 2 400 à 4 000 euros, décroche 8 000 euros.
Une collection des ex-colonies françaises (1888-1990) en 27 albums, quasiment en neuf, avec belle partie africaine post-indépendance (dont timbres en or), Algérie, Maroc, Syrie, réalise 2 800 euros.
Occupation française en Allemagne, 1924 République rhénane, timbres d’Allemagne surchargés « R. R. » et nouvelle valeur en noir, petit stock en feuilles pour une cote totale de 29 917 euros, est vendu 700 euros.
Comptez 750 euros pour une collection de Saint-Pierre-et-Miquelon (1885-2021) en 2 albums de timbres neufs, blocs, carnets, poste aérienne, taxe, entiers postaux.
Un « Double de Genève » oblitéré de la rosette genevoise sur petit fragment portant l’oblitération de départ de Genève du 14 avril 1844, départ à 7 000 francs suisses, décroche 8 000 francs suisses.
On termine avec la vente sur offres du 9 décembre.
Parmi la douzaine de 1 franc vermillon, oblitérés, détachés ou sur lettres (avec des prix de départ allant de 1 760 euros à 10 000 euros, selon l’état), un 1 franc vermillon orangé, détaché, oblitération grille, « filet à peine effleuré en haut », mis à prix à 2 200 euros atteint 3 360 euros. Une lettre affranchie d’un 1 franc vermillon, bien margé, oblitéré par deux grilles avec, à côté, une « cursive » « 11 St. Amans-des-Cots » et cachet à date « Entraigues-s-Truyères » du 20 mai 1849, démarrant à 10 000 euros, est adjugée à 12 088 euros.
Le document à en-tête « Le Président de la République » pour la nomination d’un chevalier de la Légion d’honneur avec les signatures autographes « LN Bonaparte » (Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III) et du général Jacques-Louis Randon (ministre de la guerre), au prix de départ de 150 euros, atteint 264 euros.
Les courriers les plus rares de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 ne trouvent pas preneurs.
Pour les timbres modernes, le « Paquebot Pasteur » reste invendu à 32 000 euros.
A 2 500 euros sont adjugés deux « Marianne » de Muller, 15 francs bleu, non émis, outremer et bleu clair et bleu clair omis. Cette même « Marianne » de Muller, mais tirage en noir, bord de feuille, réalise un bon 3 834 euros.
Une « Marianne » de Luquet dite « du 14 juillet », 1,90 euro brun-prune, version « personnalisée » « Astrophilatélie », de 800 euros, passe à 1 020 euros.
La très esthétique « Marianne » dessinée par Alex Jorio pour le concours de dessin de timbre-poste de 1954 afin de remplacer la « Marianne » de Gandon, mise à prix à 80 euros, part à 101 euros.
Une épreuve d’artiste du timbre non émis à 500 francs « XIIe congrès de l’Union postale universelle Paris 1947 », par Pierre-Paul Lemagny et Raoul Serres, signée des deux auteurs, fait 390 euros.
On notera le beau « tir groupé » des « Port de La Rochelle », 10 francs brun-noir non dentelé, 10 francs chaudron dentelé, 10 francs brun-noir dentelé et 10 francs outremer vif dentelé, non émis, à respectivement 1 839 euros, 3 893 euros, 4 358 euros et 12 000 euros.
Le paquebot « Normandie » non émis, 1,50 franc bleu-vert, avec un bord de feuille, provenant de la seule feuille connue de 25 exemplaires, part à un petit 8 000 euros.
Pour l’outre-mer, à la rubrique des Terres australes et antarctiques françaises, les deux plis « Delore », avec cachet violet type 2 « République française résidence de France – îles Kerguelen », mis à prix chacun à 300 euros, le premier avec un 10 centimes rouge « Semeuse », le second un 2 francs « Merson », atteignent respectivement 327 et 380 euros.
Une enveloppe de Santiago (Chili) pour Buenos Aires (Argentine) de 1929, avec la signature de Mermoz, part à son prix de départ, 1 200 euros.
Une carte postale « Monoplan Blériot, piloté par Garros » avec signature au crayon de Jules Védrines et cachet rouge « Comité d’aviation de l’exposition internationale Roubaix » (1911), est adjugée au prix de 54 euros (départ 40 euros).
Une collection de deux albums sur la présence française au Proche-Orient (1919-1945), comprenant de nombreux plis avec « Semeuse » et « Merson » surchargés en Syrie (traités de paix de Sèvres et de Lausanne), une lettre de l’éphémère royaume de Syrie (oblitération de novembre 1920), oblitérations militaires françaises, etc. passe de 1 250 à 2 160 euros.
Pour la vente sur offres de La Postale philatélie du 16 décembre, on retiendra les 11 379 euros d’un bloc de quatre du 40 centimes orange de l’Empire, non dentelé, avec un grand bord de feuille latéral, « un exemplaire au filet ».
Timbres de la Libération, une lettre de l’époque du gouvernement provisoire, à Paris, avec un affranchissement composé oblitéré du 13 novembre 1944, « créée par les membres du réseau Alliance », selon le vendeur, pointe à 3 815 euros.
Poste aérienne, une feuille complète de 25 exemplaires datée du 24 octobre 1930 du 1,50 franc outremer vif est vendue 3 900 euros.
Enfin, à la rubrique Togo (allemand), un 50 pfennigs lilas-pourpre et noir sur chamois, avec surcharge « TOGO-Anglo-French Occupation » au type II, sur fragment, de 1914, est adjugé à 5 500 euros.
A venir chez Boule
Un mot pour la prochaine vente sur offres Boule Auctions, clôturée le mercredi 14 janvier 2026 qui disperse 2 488 lots.
Parmi les temps forts de la vente, un 1 franc vermillon « Cérès » (1849) sur lettre de Toulouse pour Bayonne, est au prix de départ de 5 000 euros.
Un panneau non dentelé de 50 exemplaires du 30 centimes « Semeuse » lignée lilas démarre à 4 500 euros.
Une « grande rareté de la collection des timbres-taxe », une étiquette rose de double-taxe pour fraude sur les franchises « PAQUET/FRAPPE DE LA DOUBLE TAXE/EN VERTU DE L’ORDONNANCE/DU 14 DECEMBRE 1825/TAXE A PERCEVOIR 2f20c », sur lettre du 7 juin 1843, en provenance de la province de Bône (Algérie) à destination de Paris. Au recto griffe « CHARGE D’OFFICE » en bleu et au verso cachet Paris en bleu du 10 août 1843, est au prix de départ de 5 000 euros.
Une belle sélection de près de 300 plis transportés par ballons montés (1870-1871) offre une gamme de prix allant de 50 à 3 000 euros.
Faisant la couverture du catalogue, à 38 000 euros, pour le Cameroun, est proposé un bloc de quatre neuf avec gomme partielle, bord de feuille inférieur, du 10 centimes rouge d’« Afrique équatoriale Gabon » surchargé « Corps expéditionnaire franco-anglais CAMEROUN ». A noter que la vente Behr en cours propose ce timbre, à l’unité, au prix de 17 600 euros…










18 commentaires
Ces timbres raretés proviennent de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Quelle valeur ajoutée pour les collectionneurs passionnés.
Il est vrai que les timbres liés à des événements historiques attirent toujours plus d’attention.
Le marché des timbres historiques montre encore une fois sa résilience. Un investissement qui pourrait connaître d’autres hauts ?
Avec la rareté des timbres anciens, les prix pourraient encore monter dans les années à venir.
Incroyable voir les prix atteints par ces timbres historiques. La valeur de l’histoire postale semble indéfinissable.
Absolument, c’est fascinant de voir comment des pièces aussi anciennes peuvent valoir autant.
Comment ces timbres sont-ils évalués ? Est-ce que l’état de conservation joue un rôle essentiel ?
L’état de conservation est effectivement un critère majeur pour déterminer la valeur réelle d’un timbre.
Le prix atteint par le timbre envoyé par ballon monté est impressionnant. Une histoire unique qui se reflète dans le montant.
Oui, et c’est précisément cette histoire qui justifie la valeur exceptionnelle de cette pièce.
Les timbres de guerre ont toujours une valeur particulière. Comme généralement il y a un prix très élevé lors des vente de ces timbres.
Les collectionneurs sont prêts à payer le prix fort pour des preuves d’une époque révolue. Qu’en est-il des autres pièces historiques récentes ?
Les pièces modernes peuvent aussi avoir leur valeur, mais les anciennes gardent une aura particulière.
Les collectionneurs de timbres savent sans doute déjà, mais pour les néophytes, ces prix semblent exorbitants. Qu’en pensez-vous ?
Pour les passionnés, l’argent dépensé est souvent justifié par la rareté et l’histoire des pièces.
L’énorme écart de prix entre ces timbres suggère une grande demande pour certains. Qui sont les acheteurs principaux ?
Les collectionneurs privés et les musées sont souvent les principaux acteurs de ces transactions.
Ces ventes record démontrent l’intérêt constant pour les timbres anciens. Est-ce le bon moment pour se lancer dans ce domaine ?