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A Madagascar, l’unité militaire qui s’est ralliée au mouvement de contestation du président Andry Rajoelina a annoncé « prendre le pouvoir », mardi 14 octobre, lors d’un discours à Antananarivo, juste après le vote par l’Assemblée nationale qui a destitué le chef de l’Etat. « On va prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui et on dissout le Sénat et la Haute Cour constitutionnelle. L’Assemblée nationale, on la laisse continuer à travailler », a dit le colonel Michael Randrianirina devant le palais présidentiel, dans le centre de la capitale malgache.

« On va mettre en place un comité composé d’officiers venant de l’armée, de la gendarmerie, de la police nationale. Peut-être qu’il y aura des hauts conseillers civils là-dedans. C’est ce comité qui va assurer le travail de la présidence. En même temps, après quelques jours, on va mettre en place un gouvernement civil », a assuré au micro de l’AFP TV le colonel Randrianirina

Contesté dans la rue et reclus dans un lieu inconnu, Andry Rajoelina, qui avait dissous un peu plus tôt mardi l’Assemblée, a dénoncé durant le vote le destituant une « réunion (…) dépourvue de toute base légale ». Au total, 130 des 163 députés, soit plus de la majorité des deux tiers requise, ont voté en faveur de la destitution du chef de l’Etat.

Défections au sein de l’armée

Lors d’une allocution prononcée lundi soir d’un lieu tenu secret, Andry Rajoelina avait refusé de quitter le pouvoir malgré des semaines de manifestations de la génération Z exigeant sa démission et des défections généralisées au sein de l’armée. Il avait affirmé avoir été contraint de se mettre en lieu sûr en raison des menaces qui pesaient sur sa vie.

Un responsable de l’opposition, une source militaire et un diplomate étranger ont déclaré à Reuters qu’Andry Rajoelina avait fui le pays dimanche à bord d’un avion militaire français. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré mardi que l’ordre constitutionnel devait être préservé et que même si la France comprenait les revendications des jeunes, celles-ci ne devaient pas être exploitées par des factions militaires.

La crise malgache a débuté fin septembre, lorsque des manifestations ont éclaté dans le pays en raison de pénuries d’eau et d’électricité. Ces manifestations se sont rapidement transformées en un soulèvement portant sur des griefs plus larges, notamment la corruption, la mauvaise gouvernance et le manque de services de base. Ces revendications de la jeune génération malgache font écho à d’autres mouvements similaires récemment survenus ailleurs dans le monde, notamment au Népal, au Kenya et au Maroc.

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9 commentaires

  1. Chloé Bernard le

    Les minerals minerais malgaches sont précieux pour l’économie mondiale. J’espère que les nouveaux dirigeants auront une vision claire pour développer ces ressources de manière durable.

  2. Un gouvernement militaire à Madagascar : cela promett d’être instable. Comment les entreprises minières étrangères vont-elles réagir à cette situation ? Continueront-elles leurs opérations ou quitteront-elles le pays ?

  3. La situation à Madagascar est très inquiétante. J’espère que la transition se fera de manière pacifique et que les intérêts économiques du pays, comme les industries minières, ne seront pas trop perturbés.

    • L’impact sur les investissements étrangers dans les mines comme l’ilménite ou le graphite pourrait être significatif. Espérons que les nouveaux dirigeants comprendront l’importance de la stabilité économique.

  4. Avec la dissolution de la Haute Cour constitutionnelle, la légalité de cette prise de pouvoir est plus que douteuse. Les institutions internationales vont-elles reconnaître ce nouveau gouvernement ?

  5. Sophie Richard le

    Ce coup d’État militaire complique encore plus la situation politique déjà fragile à Madagascar. Quels seront les effets sur les projets miniers en cours dans le pays ?

  6. Madagascar est riche en ressources naturelles. Si cette transition crée des tensions, cela pourrait affecter les investissements dans des secteurs clés comme l’extraction de l’uranium ou du nickel.

    • Antoine Robert le

      Les威廉 stocks miniers malgaches pourraient chuter en bourse si la situation ne se calme pas rapidement. Les marchés détestent l’incertitude.

  7. Les militaires maintiennent l’Assemblée nationale tout en dissolvant le Sénat. Quelle est la stratégie derrière ce choix ? Une manière de garder un semblant de légitimité démocratique ?

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