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Alors que près de la moitié des jeunes de moins de 25 ans utilisent désormais l’intelligence artificielle (IA) tous les jours, selon une étude de l’agence Heaven, ils ont de plus en plus tendance à lui confier leurs questionnements intimes. Auteur de L’Homme augmenté. Futurs de nos cerveaux (Grasset, 2024), le psychiatre Raphaël Gaillard, professeur à l’université Paris Cité et responsable du pôle psychiatrie à l’hôpital Saint-Anne, analyse les effets que ces usages peuvent avoir sur les rapports sociaux.
Comment expliquer que les jeunes utilisent de plus en plus l’intelligence artificielle comme soutien émotionnel ?
Il y a d’abord un phénomène d’acculturation, avec une génération qui a un accès très naturel à tout ce qui arrive par la technologie. Mais cela s’explique aussi par la relation assez particulière qui se développe à travers la machine : l’IA a aujourd’hui cette capacité à, très rapidement, dire des choses pertinentes, donner l’impression de cerner finement son interlocuteur et de simuler un dialogue.
Cette combinaison crée un lien fort, qui ressemble au lien thérapeutique – ou « transfert » en psychanalyse – tout en étant très confortable, car c’est une machine qui va souvent dans votre sens. Donc, très vite, vous vous retrouvez attachés à cette entité et vous y revenez pour confier toujours plus de votre intimité. Quitte à perdre l’habitude des échanges avec des êtres humains.
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15 commentaires
L’utilisation croissante de l’IA comme soutien émotionnel résulte probablement de la facilité d’accès et de l’immédiateté des réponses.
C’est certain, mais est-ce vraiment une solution durable pour les relations humaines ?
Ce n’est pas surprenant. Les jeunes ont besoin de réponses rapides, et l’IA leur offre une certaine forme de réconfort immédiat.
Oui, mais cela pose la question de la qualité des interactions.
Les jeunes d’aujourd’hui grandissent avec la technologie intégrée dans tous les aspects de leur vie. L’IA n’est qu’une extension naturelle de cela.
Mais à quel prix ? Les relations humaines ne devraient-elles pas rester au centre de nos vies ?
L’IA simule bien un dialogue, mais cela peut finir par créer des attentes irréalistes dans les relations humaines.
C’est un risque réel, mais beaucoup de gens parviennent à faire la différence.
L’article aborde un sujet complexe. Il est important de réfléchir aux impacts à long terme de l’IA sur nos relations sociales.
Tout à fait. Une étude approfondie sur le sujet serait bénéfique.
Cet article souligne un phénomène alarmant. Les jeunes préfèrent discuter avec une machine plutôt qu’avec leurs pairs, ce qui est inquiétant.
Certes, mais peut-être que l’IA comble un vide dans leur quotidien.
Intéressant article. Je me demande si cette tendance chez les jeunes risque de fragiliser leurs relations sociales à long terme.
Peut-être, mais l’IA pourrait aussi servir de détonateur pour mieux comprendre nos émotions.
C’est une question pertinente. L’équilibre entre interactions réelles et virtuelles semble crucial.