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L’université de Lille, l’une des plus importantes en France avec 80 000 étudiants, a communiqué prévoir un déficit de 44,9 millions d’euros pour son budget 2026, soit plus du double de celui attendu cette année, réclamant un soutien de l’Etat. Pour la première fois, le rectorat a émis un avis défavorable sur ce budget voté jeudi 4 décembre, et dont l’enveloppe totale s’élève à 770 millions d’euros, a fait savoir l’université.

« C’est une grosse alerte », avec un déficit d’un niveau « jamais atteint » a déclaré le président de l’université de Lille, Régis Bordet, récemment réélu, mercredi 10 décembre à l’Agence France-Presse. Il alerte, depuis plusieurs années déjà, sur les difficultés financières de son établissement, en raison de la hausse des prix de l’énergie et de celle des salaires et des cotisations sociales décidées nationalement et non compensées par l’Etat.

« 2026 sera une année de bascule »

« On attaque la moelle », a-t-il averti, en écho aux propos de la présidente de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, qui a décuplé les frais d’inscription pour certains étudiants étrangers hors Union européenne, prévenant que l’université française était atteinte jusqu’à « l’os ». Selon M. Bordet, « 2026 sera une année de bascule », avec le passage au rouge des trois principaux indicateurs – fonds de roulement, trésorerie et pression de la masse salariale. « On va travailler avec le ministère et le rectorat dès le premier trimestre 2026 », confie le président, « en espérant que tout le monde puisse tenir ses engagements ».

Il explique ces difficultés par la nécessaire rénovation « d’un patrimoine vieillissant », le « choc énergétique » de 2022 et surtout les « mesures non compensées par l’Etat ». En effet, plusieurs universités, dont celle de Lille, s’inquiètent du poids que représentent dans leurs budgets la contribution aux pensions, les revalorisations du point d’indice des fonctionnaires et la nouvelle protection sociale complémentaire des agents de la fonction publique (PSC).

En 2023, le gouvernement avait annoncé des compensations financières pour soutenir les universités, sans les renouveler en 2024 et 2025. Le ministre de l’enseignement supérieur a annoncé mardi soir l’organisation d’assises sur le financement des universités en janvier.

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9 commentaires

  1. La hausse des prix de l’énergie et des salaires pèse énormément. Comment peut-on compenser ces coûts sans augmenter les dépenses des étudiants ?

  2. Cette situation montre à quel point le système est fragile. On ne peut pas demander aux établissements de gérer ces chiffres sans moyens supplémentaires.

  3. Ce déficit record est alarmant, surtout avec la hausse persistante des coûts. L’État doit agir rapidement pour éviter une crise plus profonde.

  4. La situation est grave, mais cela reflète aussi les lacunes des politiques éducatives nationales depuis des années. Quand va-t-on enfin agir ?

  5. Les frais d’inscription pour les étudiants étrangers sont-ils vraiment la seule solution ? C’est une mesure radicale qui pourrait ruiner l’attractivité de nos universités.

  6. L’État doit absolument traiter cette question en priorité. L’enseignement supérieur ne peut pas être sacrifié pour des raisons budgétaires.

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