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Pour l’Europe, c’est un échec patent. Alors que la Géorgie a obtenu en décembre 2023 le statut de candidat officiel à l’Union européenne (UE), elle n’est aujourd’hui plus considérée que comme un « candidat de papier », selon Marta Kos, la commissaire européenne chargée de l’élargissement. Depuis un an, « la situation s’est considérablement détériorée, estimait-elle le 4 novembre. Il y a un recul démocratique grave. On n’a sans doute jamais vu cela (…). Il y a une érosion grave de l’Etat de droit, des restrictions graves qui pèsent sur les droits fondamentaux. »
Si la perspective d’entrer dans l’UE était utilisée pour tenter d’infléchir la politique du gouvernement géorgien, Bruxelles a été totalement incapable de peser sur la destinée du pays, de plus en plus alignée sur Moscou. L’UE n’est cependant pas restée inactive. Elle a progressivement réduit ses contacts politiques avec les autorités géorgiennes, « à l’exception des personnalités qui cherchent à trouver une issue à la situation actuelle », précise-t-on à Bruxelles. De même, elle a mis un terme à l’aide financière directe apportée aux autorités géorgiennes, en gelant le versement des 120 millions d’euros prévus. En 2024, l’UE a également suspendu son soutien de 30 millions d’euros à l’armée géorgienne.
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11 commentaires
L’alignement sur Moscou se poursuit malgré le statut de candidat. La Géorgie semble prendre un chemin sans retour, comme autrefois avec la Biélorussie.
L’UE a le devoir de soutenir les forces démocratiques géorgiennes. Gel des fonds ou non, le dialogue doit continuer. L’isolement n’est jamais une solution.
La Géorgie candidate de papier ? Une ironie cruelle alors que l’UE multiplie les sommets sur la démocratie et les droits de l’homme.
C’est un échec pour l’UE, mais aussi pour la société géorgienne qui croyait en l’intégration européenne.
La situation en Géorgie montre une fois de plus les limites de l’influence européenne dans des pays en transition démocratique. Quel rôle l’UE peut-elle vraiment jouer ?
Les sanctions économiques sont parfois le seul levier, mais elles affectent aussi la population. Une politique douce risque d’être inefficace.
L’UE a essayé de réduire ses interactions avec le gouvernement, mais cela semble insuffisant. La Géorgie se tourne vers Moscou.
Le gel des fonds européens est un signal fort, mais sera-t-il suffisant pour changer la trajectoire géorgienne ? Cette dépendance à Moscou inquiète.
Il est crucial de ne pas abandonner la Géorgie. Mettre fin à l’aide directe est un message, mais l’expérience montre qu’il faut agir avec la société civile.
Triste constat. L’Europe avait une opportunité d’ancrer la Géorgie dans l’Occident, mais le régime actuel semble résister à toute influence extérieure.
La démocratie en Géorgie est en danger. Espérons que la société civile puisse peser sur les décisions politiques.