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C’est un petit document signé du Medef, quatorze pages à peine, qui circule de mains en mains parmi les chefs d’entreprise et aurait dû rester confidentiel. Ce « kit de mobilisation » à l’intention des antennes du lobby patronal en région a pour objectif de combattre toutes les mesures visant à imposer davantage le patrimoine et le capital, figurant dans le contre-budget du Parti socialiste (PS). Avec une priorité : gagner la bataille contre « la taxe Zucman », cet impôt plancher de 2 % sur les très grandes fortunes promu par l’ensemble de la gauche qui, bien qu’écarté rapidement par le nouveau premier ministre Sébastien Lecornu pour le budget 2026, a gagné en popularité à la faveur du débat public.
Dans ce but, les « Medef territoriaux » se voient assigner un ordre de mission consistant à contacter un à un les parlementaires socialistes pour « les sensibiliser sur les risques importants que de telles mesures feraient courir aux entreprises de leur territoire ». Une méthode est proposée : relayer auprès des élus les témoignages de chefs d’entreprise « dont l’activité serait grandement menacée » et lister les « innovations » qui seraient « bloquées » par une politique fiscale trop défavorable. « Cela fait partie des actions que mène le Medef en direction du parlement, il s’agit de faire valoir nos arguments et d’engager le dialogue », déclare au Monde l’organisation patronale.
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13 commentaires
Ce kit de mobilisation du Medef est révélateur des tensions entre le patronat et les propositions fiscales à gauche. Quelles preuves ont-ils pour affirmer que ces taxes menacent les entreprises?
Une approche proactive serait préférable, comme discuter directement avec les législateurs plutôt que de distribuer des kits polémistes.
Justement, c’est ce qui manque dans leur argumentaire. Le Medef semble privilégier la peur plutôt que des données concrètes.
Les discours alarmistes du Medef sur la taxe Zucman cachent peut-être une peur plus profonde des prises de position à gauche. Le rapport de force pourrait-il changer dans les années à venir ?
Si la gauche maintient une stratégie cohérente, oui, le débat fiscal pourrait évoluer en leur faveur.
Taxer davantage les grandes fortunes est un sujet qui divise. L’approche agressive du Medef pourrait-elle renforcer le soutien populaire pour cette taxe?
Possible, surtout si le débat reste polarisé. Les citoyens pourraient voir cette bataille comme une lutte contre les super-riches.
L’argument des innovations bloquées manque de concret. Le Medef devrait fournir des exemples précis de projets menacés par cette fiscalité.
Tout à fait d’accord. Sans preuves tangibles, ces allégations ressemblent davantage à du lobbying bas de gamme.
Le lobby patronal semble craindre l’influence grandissante de la taxe Zucman. Pourquoi une telle mobilisation si cette mesure a déjà été écartée pour 2026?
Stratégie préventive ? Le Medef tente peut-être d’éviter une adoption future en souterrain.
Cette offensive médiatique pourrait-elle nuire à l’image du patronat auprès du grand public ? La communication du Medef est parfois perçue comme agressive.
C’est un risque, surtout dans un climat où les inégalités sont un sujet brûlant.