Listen to the article
En créant le service national volontaire (SNV) jeudi 27 novembre, le président de la République vient de poser un acte politique fort et d’offrir une réponse tangible à l’aggravation du contexte stratégique sur le sol européen. Son objectif n’est pas de repenser le format de nos armées, qui restent professionnelles, mais d’affermir le lien entre elles et la nation. Il évite ainsi le retour à une conscription obligatoire et universelle, que les autorités militaires ne voient pas d’un bon œil et qui coûterait très cher.
Néanmoins, la question qui va se poser au SNV est double : comment ce dispositif volontaire peut-il répondre efficacement à la nouvelle donne géostratégique ? Et comment peut-il renforcer les forces morales d’une démocratie sans glisser vers une mise au pas de la jeunesse ?
Contrairement à ce que la polémique laisse parfois entendre, la France ne fait pas cavalier seul. Plusieurs états-majors ont déjà renforcé leurs dispositifs de service national. En Allemagne, où le Parlement s’apprête à voter l’instauration d’un service militaire volontaire, le ministre de la défense, Boris Pistorius (Parti social-démocrate), affirmait [le 27 août] pour le justifier que « la Bundeswehr d[eva]it se développer. La situation internationale en matière de sécurité et surtout l’attitude agressive de la Russie l’imposent ». D’autres ont déjà pris ce chemin, qu’il s’agisse de la Pologne, en 2022, des Pays-Bas, depuis 2023, et de la Belgique, à partir de 2026.
En adoptant le SNV, la France fait le choix de ne pas casser le modèle de l’armée professionnelle patiemment construit depuis un quart de siècle, mais de lui adjoindre une rampe d’accès nouvelle, volontaire, vers la réserve. Il ne s’agit ni de constituer une armée low cost ni de bricoler une conscription masquée, mais d’élargir le vivier de citoyens formés, aptes à rejoindre la réserve ou à soutenir l’effort national en cas de crise majeure. C’est un pari : obtenir de la masse par l’adhésion plutôt que par la contrainte.
Il vous reste 68.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.








10 commentaires
Je suis sceptique sur l’impact réel de ce service, surtout s’il reste minoritaire et peu attractif pour la jeunesse.
Un service volontaire pourrait aussi permettre de détecter des talents pour le recrutement militaire, tout en offrant une expérience enrichissante aux participants.
L’initiative est louable, mais comment garantir que les bénévoles auront les compétences nécessaires pour apporter une véritable valeur aux armées ?
J’espère que ce projet ne sera pas perçu comme une mesure populiste, mais comme une réelle volonté politique de renforcer la cohésion nationale.
La question du coût est cruciale, mais peut-être que le renforcement du lien armée-nation justifie l’investissement.
Je me demande comment ce dispositif sera financé, surtout dans un contexte où les dépenses publiques sont déjà très élevées.
Je trouve intéressant que d’autres pays comme l’Allemagne envisagent aussi de renforcer leur service national. Cela montre une tendance européenne.
Cependant, je crains qu’un tel service ne soit utilisé pour endoctriner les jeunes sous couvert de patriotisme. Il faut veiller à ce que les objectifs restent nobles et transparents.
Un service national volontaire semble être une bonne alternative à la conscription. Il permet de renforcer les liens entre la société civile et les militaires sans imposer une obligation lourde.
Ce service national volontaire pourrait être une occasion unique de former nos jeunes aux valeurs citoyennes et à la défense nationale, sans les contraindre.