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L’AVIS DU « MONDE » – A VOIR

Dans la lumière d’un soleil couchant, au milieu d’une vallée, une vieille femme, munie de gants rudimentaires, rempile patiemment les parpaings de sa maison éboulée, dans l’attente qu’ils soient peut-être un jour de nouveau cimentés.

Ce segment du film de l’Ukrainien Sergei Loznitsa, L’Invasion, en condense en quelque sorte la méthode : des blocs documentaires glanés deux années durant à travers son pays assiégé, sans qu’ils soient « contextualisés », localisés ou datés, et dans lesquels le spectateur est abruptement parachuté. D’abord diffusée sous la forme d’une série documentaire d’une trentaine d’épisodes, L’Invasion a été remontée et resserrée pour être projetée en salle.

Loznitsa ne vise pas à faire la « chronique » de la guerre en Ukraine par le biais de témoignages. Les protagonistes des diverses séquences ne sont pas distinctement identifiés et leurs échanges, lorsqu’ils en ont (car bien des plans se taisent), sont anodins à de rares exceptions près – notamment lorsqu’une femme évoque de façon allusive, dans une voiture, les séquelles psychiques de son compagnon revenu du front.

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11 commentaires

  1. Chloé R. Durand le

    Les images brutes rappelent certaines archives historiques, mais leur montage donne une dimension quasi-poétique à l’horreur.

  2. L’approche de Loznitsa en l’absence de contextualisation donne une certaine immédiateté, mais je me demande comment le public va interpréter ces images sans plus de repères.

  3. Pierre Durand le

    J’apprécie que le réalisateur ne se contente pas de retranscrire des témoignages, mais choisisse de montrer la vie qui continue malgré tout.

  4. Claire Richard le

    Ce film semble capturer l’essence de la résistance et de la résilience face à l’adversité. Certaines scènes doivent être difficiles à regarder, mais nécessaires.

  5. Pierre Moreau le

    On pourrait critiquer le manque de narration, mais c’est précisément ce qui force le spectateur à s’impliquer davantage.

  6. Antoine W. Leroy le

    Les séquelles psychologiques sont un aspect souvent oublié dans les récits de guerre. Merci à cet effleurement du sujet.

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