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Liberté d’expression ou devoir de fidélité à l’employeur ? Pendant plus de deux heures, le débat a été vif devant le conseil des prud’hommes de Paris, mercredi 10 décembre. Licencié par Radio France en juin 2024 pour « faute grave », l’humoriste Guillaume Meurice a, par la voix de son avocat, demandé l’annulation de sa rupture de contrat anticipée et près de 400 000 euros à son ex-employeur.
Tout était parti d’une blague de l’ancien trublion de France Inter, le 29 octobre 2023. Au cours d’un sketch portant sur « les déguisements qui font peur » pour Halloween, l’humoriste avait proposé celui du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qu’il avait qualifié de « sorte de nazi mais sans prépuce ». Trois semaines après l’attaque du Hamas du 7-Octobre, la polémique avait rapidement enflé. La direction de Radio France avait alors demandé au salarié de s’excuser, ce qu’il avait refusé, avant de lui notifier un avertissement début novembre. Quelques jours plus tard, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique avait adressé une mise en garde à l’entreprise publique.
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13 commentaires
La réaction de l’ARCOM semble indiquer que Radio France a dépassé les limites de la liberté éditoriale.
Mais alors, où placer le curseur entre régulation et liberté d’expression ?
Cette affaire rappelle les tensions permanentes entre créativité artistique et responsabilités institutionnelles.
Peut-être devrait-on plutôt éduquer le public sur la différence entre humour et haine.
Les médias publics doivent-ils censurer leurs artistes pour éviter les conflits ?
400 000 euros de dommages et intérêts, c’est une somme colossale. Radio France devrait-il assumer ou est-ce exagéré ?
Une telle indemnisation pourrait servir de précédent pour d’autres cas similaires.
Un licenciement pour faute grave semble disproportionné pour une blague, même provocante. La satire a-t-elle encore sa place ?
Toutefois, le contexte post-7 octobre doit être pris en compte.
La satire a toujours eu son rôle, même si aujourd’hui elle est souvent mal comprise.
Ce conflit entre liberté d’expression et loyauté envers l’employeur soulève des questions pertinentes dans les médias publics.
Radio France aurait peut-être dû gérer cela avec plus de dialogue avant d’en arriver là.
Effectivement, où tracer la limite quand l’humour touche à des sujets sensibles ?