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Le chantier en cours est trompeur. Aux abords du centre hospitalier régional (CHR) Hassan-II d’Agadir, des palissades ont été dressées, des ouvriers s’activent dans la touffeur d’octobre, mais les travaux d’aménagement s’arrêtent aux portes de l’hôpital.
A l’approche la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, qui durera du 21 décembre au 18 janvier, la métropole littorale du sud du Maroc soigne son image en modernisant les voies d’accès au stade qui accueillera plusieurs matchs de la compétition. Le CHR ne figure pas sur la carte postale.
L’établissement ouvert en 1967 n’a jamais fait l’objet d’une rénovation d’ampleur. Il se présente aujourd’hui comme un bâtiment exsangue et incapable de traiter le flux de patients originaires le plus souvent des provinces rurales du Sud marocain. Au point d’être devenu l’un des symboles de la défaillance des services de santé publics dénoncée par les jeunes manifestants mobilisés depuis la fin du mois de septembre à travers le pays à l’appel du collectif GenZ 212. « Moins de stades, plus d’hôpitaux », entend-on, chaque soir depuis le 27 septembre, dans les rassemblements.
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17 commentaires
Les manifestations de la GenZ 212 montrent une prise de conscience des enjeux sociaux. Pourtant, les symboles comme les stades semblent prendre le dessus sur les besoins réels de la population.
C’est triste à voir, mais tant que les protestations continueront, peut-être y aura-t-il des progrès.
Les jeunes ont bien compris que les infrastructures sportives ne nourrissent pas, mais ne soignent pas non plus. Leur colère est légitime.
Ils ont raison, mais il faudra plus que de la colère pour inverser la tendance.
Les travaux autour du CHR sont une mascarade. Tout le monde voit que l’hôpital lui-même est dans un état déplorable. C’est une insulte aux patients qui y sont soignés.
On dirait que l’État joue à l’autruche. Cachez la misère et ignorez les vrais problèmes.
Combien de temps encore faudra-t-il attendre pour que les hôpitaux soient aussi prioritaires que les stades? La santé publique ne peut pas éternellement attendre.
C’est une excellente question. Mais sans pression constante, rien ne changera.
La modernisation des voies d’accès au stade est un façon de détourner l’attention. Le vrai problème, c’est la vétusté des hôpital publiques partout au Maroc.
Cette tactique de diversion est vieille comme le monde.
C’est incroyable que les autorités privilégient les stades plutôt que des infrastructures vitales comme les hôpitaux. Les jeunes ont raison de protester; la santé publique ne devrait pas être sacrifiée pour une compétition sportive.
Mais la modernisation du stade pourrait attirer des investisseurs, ce qui financerait peut-être les rénovations hospitalières. Enfin, c’est nguyên idée.
Effectivement, les priorités semblent inversées. Espérons que ces manifestations poussent enfin à des changements concrets.
On parle peu de l’impact sur les patients des provinces rurales. Sans rénovation, le CHR devient un piège pour ceux qui n’ont pas les moyens d’aller ailleurs.
C’est une réalité inquiétante. Les inégalités d’accès aux soins se creusent encore dans ces zones.
Le CHR d’Agadir est un parfait exemple du manque chronique d’investissement dans le secteur médical. Comment peut-on négliger à ce point un établissement aussi essentiel?
La question qui se pose est : où passe l’argent alloué à la santé publique? Cela demande une réponse claire et transparente.