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Les images ont vite fait le tour des réseaux sociaux et la une de toute la presse italienne, vendredi 17 octobre au matin. On y voit la carcasse d’une voiture calcinée devant un portail endommagé. Elles ont été filmées par le journaliste de la RAI Sigfrido Ranucci, animateur de l’émission d’investigation « Report », connue pour enquêter sur les scandales de corruption dans la Péninsule. Vers 22 heures dans la nuit de jeudi à vendredi, le journaliste a entendu deux fortes explosions devant son domicile situé dans la banlieue sud de Rome. L’une visait le véhicule emprunté par sa fille encore quelques minutes plus tôt.
Le journaliste est indemne et personne n’a été blessé, mais les faits de cette nuit témoignent d’une escalade inquiétante. Vendredi matin, Sigfrido Ranucci a dénoncé le « climat d’isolement et de délégitimation » dont il ferait l’objet, révélant une augmentation récente des menaces contre lui. Une enquête a été ouverte par le pôle antimafia de Rome.
Le journaliste a affirmé avoir trouvé devant chez lui « deux balles de P38 ». Ce modèle de pistolet allemand, fabriqué par la firme Walther, est l’arme tristement emblématique de la violence de la décennie 1970 en Italie, ces « années de plomb » marquées par les attentats meurtriers de l’extrême droite, les assassinats ciblés et les attaques à main armée de l’extrême gauche qui nourrissent toujours, après un demi-siècle, une mémoire douloureuse et jamais guérie. Très vite, l’attentat a suscité une vague de condamnations des politiques, de l’extrême droite à la gauche. Dans un communiqué, Giorgia Meloni a exprimé sa « pleine solidarité » envers Sigfrido Ranucci.
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22 commentaires
Cette attaque est vraiment inquiétante, surtout dans un pays où la liberté de la presse est censée être protégée. Les menaces contre les journalistes doivent être prises très au sérieux.
Espérons que les autorités identifient rapidement les responsables.
Absolument, et c’est choquant de voir que ces violences persistent en Italie.
Un climat de plus en plus tendu pour les médias en Italie. Les journalistes qui enquêtent sur des sujets sensibles Paient un lourd tribut.
C’est une situation qui devrait alerter tous les démocrates.
Ces menaces rappelent des périodes sombres de l’Italie. La mafia a-t-elle vraiment disparu ?
Si la mafia n’est plus aussi visible, ses réseaux restent actifs, c’est certain.
Les méthodes changent, mais l’arrivée est toujours la même : faire taire les voix critiques.
La fille du journaliste a-t-elle été menacée directement ? Si oui, c’est une grave escalade.
Pour l’instant, il n’y a pas d’indication qu’elle a été visée personnellement.
Une enquête a été ouverte, mais sera-t-elle efficace ? L’antimafia a souvent montré ses limites.
Avec le scepticisme généralisé, c’est compréhensible.
Ces balles trouvées devant chez lui rappellent effectivement les années 70. L’Italie a-t-elle vraiment tourné la page ?
Elle a tourné la page, mais certains chapitres restent ouverts.
Pourquoi cette affaire n’a-t-elle pas plus de retentissement international ? Les attaques contre la presse doivent être condamnées sans relâche.
Parce que les médias internationaux ont d’autres priorités, malheureusement.
Sigfrido Ranucci est un journaliste courageux. Son émission « Report » a toujours été un contre-pouvoir indispensable en Italie.
Tout à fait d’accord, son travail est crucial.
Cette affaire montre que la sécurité des journalistes est loin d’être garantie même dans les pays occidentaux.
C’est hélas un rappel brutal de cette réalité.
Comment l’État italien peut-il laisser une telle situation s’installer ? Où est la protection de la presse ?
C’est une question qui mérite des réponses rapides et concrètes.