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L’animosité entre l’Ethiopie et l’Erythrée a passé un nouveau cap. Dans une lettre datée du jeudi 2 octobre, adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et dont Le Monde a obtenu une copie, le ministre éthiopien des affaires étrangères, Gedion Timothewos, accuse Asmara de « se préparer activement à une guerre » contre Addis-Abeba.
Le chef de la diplomatie dénonce une « collusion », « devenue plus évidente ces derniers mois », entre l’Erythrée et le Front populaire de libération du Tigré (FPLT) dans l’objectif de « déstabiliser et fragmenter l’Ethiopie ». Selon le ministre, le gouvernement érythréen et le FPLT auraient notamment été impliqués dans une récente offensive menée par des Fano – une milice de la région Amhara –, visant à capturer la ville de Weldiya, dans le nord du pays.
Depuis avril 2023, deux factions du FPLT s’opposent : l’une dirigée par le président de l’administration intérimaire, Getachew Reda, devenu en avril ministre chargé de l’Afrique de l’Est auprès du premier ministre Abiy Ahmed ; l’autre par le numéro 1 du parti, Debretsion Gebremichael. Dès fin 2024, des réunions entre les dirigeants de cette dernière, des membres des Forces de défense tigréennes (TDF) et des représentants du gouvernement érythréen ont effectivement eu lieu à Asmara.
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8 commentaires
Cette nouvelle crise illustre l’instabilité chronique de la Corne de l’Afrique. Les populations locales subissent déjà les conséquences de ces conflits.
Les fractifs internes au FPLT compliquent une situation déjà tendue. L’Érythrée semble bien décidée à jouer un rôle trouble dans cette région.
La rhétorique guerrière du gouvernement éthiopien mériterait des explications plus détaillées. Les accusations à l’égard de l’Érythrée sont graves, mais manque-t-il des preuves tangibles ?
Les accusations sont sérieuses, mais effectivement, les preuves concrètes semblent manquantes.
La diplomatie devait privilégier l’apaisement, pas l’escalade verbale.
Les tensions récurrentes entre l’Éthiopie et l’Érythrée remarquent une fois de plus leur potentiel déstabilisateur. L’implication des milices régionales complexifie encore la situation.
Les alliances changeantes dans cette région sont préoccupantes, surtout avec le FPLT divisé.
Cette escalade inquiétante pourrait-elle affecter les projets de développement dans la région ?