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Sous les palmiers du papier peint, Ilan et Lucie (les prénoms ont été changés), 29 et 25 ans, révisent pour un concours de la fonction publique en sirotant un jus « fait maison » gingembre-pomme à 4,50 euros le verre. S’ils viennent à la « cantine » de cette salle d’escalade Arkose du 13e arrondissement de Paris, ce n’est plus pour grimper, mais pour cette ambiance « relax ». « Ici, on peut travailler en groupe pendant des heures sans être dérangés », témoignent-ils.
De l’escalade, Ilan en faisait avant une fois par semaine : « Quand j’ai commencé, en 2019, l’entrée – valable toute la journée – était encore à 14 euros, aujourd’hui elle est à 18, c’est devenu trop cher. Et puis je me suis lassé, je crois. » Non loin d’eux, Timothé et ses deux camarades boivent une bière. Le podologue de 30 ans vient grimper plusieurs fois par semaine. Ses amis, moins mordus, l’accompagnent parfois mais, le plus souvent, le retrouvent « directement pour l’apéro ».
L’arrivée des salles privées a donné un coup de neuf au secteur, loin du mur crasseux recouvert de magnésie et des odeurs de vestiaire. En l’espace de quinze ans, le paysage de cette discipline a été bouleversé : le nombre de grimpeurs a doublé pour atteindre 2 millions en 2025 selon l’Union sport et cycle (l’organisation professionnelle qui regroupe les entreprises du sport) et le territoire s’est recouvert de 300 salles privées, dont plus d’une quarantaine en région parisienne.
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11 commentaires
Je trouve dommage que l’escalade perde son essence sportive au profit d’un mode de vie cool. Le prix ne justifie plus l’activité principale.
C’est un débat courant : conserver une activité pure ou s’adapter aux tendances.
Intéressant de voir comment les salles d’escalade se transforment en espaces multi-usages. Cela montre l’évolution des attentes des clients.
Absolument, la fréquentation pour l’apéro et le travail doit être un nouveau marché à exploiter.
Mais est-ce que cela compense la hausse des prix pour les grimpeurs traditionnels ?
Peut-être que l’apéro et le coworking attirent une nouvelle clientèle, mais la saturation du marché est un risque réel.
Oui, la concurrence deviendra féroce sans innovation réelle.
La hausse des prix et la lassitude des grimpeurs réguliers sont un signe alarmant pour ce secteur.
Surtout avec l’arrivée de nouvelles salles ailleurs. La surcharge risque de précéder une chute.
Les tarifs ont vraiment augmenté, mais est-ce que la qualité a suivi ?
Certaines salles ont investi dans des équipements haut de gamme, mais pas toutes.