Listen to the article

0:00
0:00

A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes [le 25 novembre], nos associations constatent l’invisibilisation des violences vécues par les femmes exilées. Pourtant, elles vivent un continuum de violences de genre spécifiques tout au long de leur parcours migratoire et depuis leur arrivée en France.

Ce continuum met en évidence que ces violences ne s’arrêtent pas aux frontières, mais se prolongent et s’aggravent, impactant la santé physique, mentale, sexuelle et reproductive des femmes exilées. Ces violences demeurent invisibilisées par des politiques dites « pro-égalité de genre », qui ignorent trop souvent la réalité des violences spécifiques connues par les femmes exilées.

Plus de 90 % des femmes qui traversent la Méditerranée ont été victimes de viol, et la moitié des cadavres retrouvés sont des femmes. Les femmes exilées connaissent des violences sexistes et sexuelles qui jalonnent leurs trajectoires migratoires.

La rue abîme, blesse et tue

Ces violences les poussent à l’émigration : violences conjugales, intrafamiliales, politiques, mariages forcés, mutilations sexuelles féminines, apartheid de genre, discriminations sexospécifiques. Ces violences les poursuivent dans les traversées des frontières, dans les camps aux frontières de l’Europe et dans les pays de transit. A mesure que les politiques migratoires se durcissent, les routes deviennent toujours plus dangereuses.

Une fois arrivées en France, les politiques migratoires françaises de non-accueil enferment les femmes dans une précarité économique et sociale propice aux violences sexuelles. Au bout de un an, 100 % des femmes sans abri sont victimes d’un viol – la rue abîme, blesse et tue. Quand elles ne sont pas à la rue, elles sont à risque de vivre des violences sexuelles pour obtenir un hébergement. Elles vivent de plein fouet des violences administratives et institutionnelles : racisme, disqualification des récits, isolement social et linguistique…

Il vous reste 68.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager.

Salle de presse de TheNews.re. Nous couvrons l'actualité réunionnaise et internationale avec rigueur et objectivité. Notre mission : informer les citoyens avec des analyses approfondies sur la politique, la société, l'économie et la culture.

8 commentaires

  1. Claire R. Dubois le

    Un rappel essentiel : les politiques migratoires doivent intégrer une approche genrée pour protéger ces femmes vulnérables.

  2. Les violences ne s’arrêtent pas à la frontière. C’est une caractéristique de l’oppression patriarcale à l’échelle mondiale.

  3. Camille X. Robert le

    La rue est un espace de danger mortel, surtout pour les femmes seules ou en situation irrégulière. Pourquoi cette réalité est-elle si peu prise en compte ?

  4. Antoine Robert le

    Les chiffres sont alarmants : 90% des femmes traversant la Méditerranée subiront des violences. Comment la France peut-elle encore ignorer cette crise ?

  5. Marie P. Martin le

    Un article qui dénonce avec justesse l’hypocrisie des discours ‘pro-égalité’ quand la réalité est bien plus sombre pour les exilées.

  6. Ces témoignages devraient nous forcer à repenser radicalement notre approche de l’accueil et de la protection des femmes migrantes.

  7. La violence systémique contre les femmes exilées est un scandale que nos institutions ne veulent pas voir. Quand allons-nous agir ?

Laisser une réponse