Listen to the article
Dans une Amérique divisée sur à peu près tous les sujets, il en est au moins un qui fait consensus : les soins de santé sont beaucoup trop chers. En s’attaquant au coût des médicaments, le 30 septembre, Donald Trump s’est emparé d’une question à la fois populaire et extrêmement complexe.
Car, aux Etats-Unis, le prix ne dépend pas de négociations entre l’Etat et les laboratoires, comme c’est le cas en France, mais de l’intervention d’une série d’acteurs, aussi appelés « middlemen ». Ces intermédiaires n’ont pas été directement cités dans le communiqué de la Maison Blanche, qui annonçait un accord entre Pfizer et le président pour faire baisser le coût de certains produits et pour mettre en place un site de vente directe, baptisé « TrumpRx ». Mais c’est en partie d’eux qu’il était au fond question : les PBM (pour « pharmacy benefit managers »).
Ces entreprises n’ont pas d’équivalent en Europe. Elles interviennent entre les laboratoires pharmaceutiques, les assureurs et les pharmacies, pour tout à la fois participer à fixer le prix des médicaments, déterminer la liste de ceux qui seront remboursés, négocier des remises et gérer les remboursements des pharmacies par les assureurs. Le but était, à l’origine, de laisser jouer la concurrence, ce qui aurait dû aboutir à une baisse des prix.
Il vous reste 78.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
23 commentaires
Le site ‘TrumpRx’ est-il vraiment la solution ? Cela me semble être une mesure symbolique plus qu’efficace.
C’est un début, mais ça ne résout pas le problème à la racine.
Je suis sceptique, mais je veux bien attendre de voir les résultats concrets.
Donald Trump a-t-il réellement le pouvoir de changer ce modèle ? Rien n’est moins sûr.
Les lobbyistes pharmaceutiques sont très puissants, ce ne sera pas une réforme facile.
L’accord Pfizer-Trump semble être une bonne nouvelle, mais sera-t-il appliqué à grande échelle ?
On verra. Pour l’instant, c’est surtout de la communication politique.
Il faut espérer que ce n’est pas qu’une mesure temporaire.
Les laboratoires pharmaceutiques doivent aussi assumer leur responsabilité dans cette inflation des coûts.
Tout à fait, mais les PBM ont clairement une part de responsabilité aussi.
Le remboursement des médicaments est un enjeu crucial. Comment mieux le gérer sans pénaliser les assureurs ?
Il faut probablement une meilleure transparence sur les coûts et les marges.
La complexité du système américain ne fait qu’empirer la situation. Peut-être qu’une simplification serait nécessaire.
Absolument, trop d’intermédiaires ne font qu’augmenter les inefficacités.
Pourquoi ces PBM n’existent-ils pas en Europe ? Est-ce une question de régulation ou de culture des affaires ?
Probablement une différence de régulation, car l’Europe a plus de modèles centralisés.
La France a peut-être une meilleure approche avec ses négociations directes. Les États-Unis auraient finalement beaucoup à apprendre.
Oui, le système américain semble beaucoup moins efficace pour contenir les coûts.
C’est intéressant de voir comment les intermédiaires influencent les prix des médicaments. Mais est-ce vraiment le seul facteur à prendre en compte ?
Non, c’est clairement un sujet complexe. Les coûts de R&D et les marges des laboratoires jouent aussi un rôle important.
Effectivement, mais ces ‘middlemen’ semblent avoir un impact disproportionné sur les prix finaux.
Les remises négociées par les PBM profitent-elles vraiment aux patients ? Le doute persiste.
C’est la question centrale. Si les prix restent élevés, l’utilité est limitée.