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Traiter du Moyen-Orient semble devenu un moyen très sûr d’accéder aux premiers cercles du pouvoir aux Etats-Unis. A moins que ce ne soit l’inverse, tant la gestion erratique de Donald Trump a brouillé les lignes au sommet de l’Etat américain.
C’est ainsi que la politique étrangère est conduite par un carré de choc composé du vice-président, J. D. Vance, du ministre des affaires étrangères, Marco Rubio, du secrétaire au Trésor, Scott Bessent (du fait de l’importance inédite des droits de douane), et de Steve Witkoff.
Ce dernier, ancien partenaire d’affaires et de golf du président, éclipse ainsi le chef du Pentagone et les patrons des agences de renseignement. La promotion est spectaculaire pour Witkoff, d’abord nommé envoyé spécial pour le Moyen-Orient, avant de devenir l’émissaire de Trump auprès de Poutine, malgré les critiques récurrentes sur son manque de rigueur et de professionnalisme. Peu importe au président américain, qui a couvert Witkoff d’éloges lors de son discours triomphal devant le Parlement israélien, le 13 octobre, affirmant que « tout le monde l’aim[ait] ».
Jared, Tommy et les autres
Durant son premier mandat, de 2017 à 2021, Donald Trump avait choisi comme émissaire au Moyen-Orient son propre gendre, Jared Kushner. Celui-ci l’avait représenté lors de la cérémonie d’installation à Jérusalem de la nouvelle ambassade des Etats-Unis, en 2018. Il avait lancé, deux ans plus tard, la dynamique des accords d’Abraham de normalisation entre Israël et les Emirats arabes unis, suivis de Bahreïn, du Maroc et du Soudan.
Kushner a apporté son approche très transactionnelle aux réflexions de la Maison Blanche sur Gaza, épaulant Witkoff dans l’accompagnement du récent « plan Trump ». Cependant, c’est Bishara Bahbah qui avait été chargé, en mai, de la libération du dernier otage américain aux mains du Hamas. Bahbah, un Palestinien natif de Jérusalem, longtemps encarté au Parti démocrate, avait fondé, en 2024, l’association des Arabo-Américains pour Trump afin de protester contre la politique de Joe Biden à Gaza. A l’évidence, la nouvelle administration a tenu à récompenser un tel ralliement.
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13 commentaires
Intéressant de voir comment les proches du président accèdent à des postes sensibles. Les habitués de la diplomatie en souffrent.
Oui, une vraie rupture avec les traditions.
Surprenant de voir un homme d’affaires comme Witkoff jouer un rôle si clé. La diplomatie se vend-elle désormais ?
Trump a toujours privilégié les proches et les compétences commerciales. Peut-être plus efficace ?
La nomination de civils dans des rôles stratégiques montre-t-elle un style de leadership nouveau ?
Ou simplement une maladresse institutionnelle ?
La politique étrangère de Trump semble de plus en plus personnalisée. Est-ce une stratégie ou un manque de structure ?
Difficile à dire, mais l’absence de professionnels aggrave les risques géopolitiques.
L’influence croissante de Witkoff est-elle liée à son amitié avec Trump, ou à ses compétences réelles ?
Les deux probablement, mais les critiques soulignent un manque d’expertise.
Trump semble systématiquement favoriser ses alliés personnels. Est-ce bon pour le pays ?
La loyauté a ses limites, surtout en diplomatie.
La confusion autour de ces nominations reflète-t-elle un manque de vision stratégique ?