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Pour lutter contre une pandémie, tout est affaire de « timing ». Or, début 2020, au moment d’être confrontées au Covid-19, les autorités françaises ont agi en permanence à contretemps. Notamment à l’occasion des élections municipales. Et pourtant… Le 1er juillet 2019, six mois avant l’irruption du virus en Chine, le premier ministre, Edouard Philippe, avait rédigé une circulaire faisant de la cellule interministérielle de crise la structure de commandement à déclencher, sous son autorité, en cas de péril sanitaire. Or, la cellule ne fut mise en place que le 17 mars 2020, donc bien tardivement, d’après la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR). Dans son arrêt de non-lieu rendu le 7 juillet, celle-ci s’interroge : « Pourquoi ne pas y avoir recouru dès le début de la crise ? »
En réalité, les magistrats pensent avoir la réponse à cette question : « Seule la volonté de maintenir le premier tour des élections municipales du 15 mars 2020 a justifié cette mise en œuvre tardive. » Le pouvoir, obsédé par ce scrutin crucial pour un parti présidentiel en mal d’élus locaux, aurait privilégié cette échéance électorale, au détriment de la sécurité sanitaire.
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11 commentaires
Pourquoi tant de réticence à agir plus tôt ? La raison semble principalement politique, pas sanitaire.
C’est un sujet sérieux qui mérite une enquête approfondie et détaillée.
Un passage en force qui a coûté cher à la sécurité sanitaire. Comment éviter de telles erreurs à l’avenir ?
La transparence et l’anticipation semblent être les clés pour éviter ce genre d’impacts.
Toujours cette tendance à privilégier les choix politiques sur les considérations pratiques. Dommage.
C’est une tendance qui semble malheureusement récurrente dans ce genre de situation.
On pourrait reprocher aux élus d’avoir négligé les signalements internationaux précoces. Une faute difficile à pardonner.
Les erreurs stratégiques ont souvent des conséquences bien plus graves que les retards pratiques.
Les élections municipales de 2020 auront marqué un tournant dans la gestion de crise. Prioriser un scrutin au détriment de la santé publique pose question.
Mais était-ce vraiment aussi simple ? Les sacrifices économiques et sociaux étaient-ils si évidents à prévoir ?
Il est vrai que la timidité des auteurs de la politique de santé pendant ces élections semble très suspecte.