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Le cœur du débat autour de la taxe Zucman porte sur la capacité de quelques milliers de foyers fiscaux à échapper largement à l’impôt sur les revenus tirés des entreprises « familiales » qu’elles possèdent. La caractérisation de ces entreprises comme familiales n’a guère de sens : il s’agit en réalité d’importantes sociétés anonymes dont le capital et le contrôle sont concentrés entre quelques mains. Les PME familiales furent d’ailleurs longtemps hostiles au grand capitalisme : elles craignaient plus les groupes puissants qu’elles ne s’en sentaient solidaires (la même absence de solidarité a été sur le point de se manifester lors du récent appel à la mobilisation anti-taxe Zucman lancé par le Medef et finalement abandonné).
Les arguments utilisés pour protéger du fisc les entreprises familiales sont peu nombreux et assez faibles. Le premier porte sur la prétendue meilleure gestion de ces sociétés par rapport aux autres ; le second sur l’utilité pour le pays de garder ces entreprises en France alors qu’elles pourraient délocaliser leur siège, voire leur production.
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21 commentaires
La concentration du capital dans quelques mains est un problème. La taxation devrait-elle être plus progressive pour ces situations ?
Une taxation plus juste et équitable pourrait effectivement inciter à une meilleure redistribution des richesses.
Le fait que ces sociétés soient qualifiées de ‘familiales’ permet-il vraiment de justifier des avantages fiscaux ?
Cela ressemble davantage à une échappatoire administrative qu’à une réelle justification économique.
Pourquoi les PME familiales n’ont-elles pas protesté contre le grand capitalisme tout en profitant de ces avantages ?
Parce que ces mesures profitent surtout aux grandes sociétés sous contrôle familial, pas aux petites entreprises locales.
Les PME familiales ont longtemps craint le grand capitalisme. Est-ce que cette loi profite réellement aux petites entreprises ?
Je doute que les petites entreprises traditionnelles soient les principales bénéficiaires de ces mesures.
Intéressant de voir comment le Medef a reculé face à la taxe Zucman. Cela montre-t-il une prise de conscience ?
Ou peut-être un calcul pour éviter une mobilisation trop visible de la part des entreprises.
Une réforme fiscale plus stricte pourrait-elle encourager les investissements tout en assurant une meilleure répartition ?
Cela dépend des mécanismes mis en place, mais une taxation plus équitable est toujours préférable.
Les grandes entreprises familiales comme les autres devraient payer leur juste part d’impôts. Pas d’exceptions pour quelques milliers de foyers.
Exactement, surtout quand ces entreprises contrôlent des participations majeures dans l’économie.
Les entreprises familiales devraient-elles vraiment bénéficier de ces avantages fiscaux ? Est-ce que cela favorise l’évasion fiscale ?
Si ces entreprises délocalisent, cela pourrait-coûter des emplois, mais est-ce une raison suffisante pour leur accorder des avantages ?
C’est un débat qui mériterait d’être approfondi, surtout pour les grandes sociétés anonymes déguisées en PME familiales.
La peur de la délocalisation est-elle un argument valable pour des sociétés déjà bien installées en France ?
Certaines d’entre elles ont des actifs importants ici, mais cela ne signifie pas qu’elles ne peuvent pas menacer de partir.
Les arguments avancés pour défendre ces exonérations semblent en effet très fragiles. La meilleure gestion est-elle prouvée ?
Peut-être, mais certains cas d’entreprises familiales performantes ne suffisent pas à généraliser cette affirmation.