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« On veut un statut, car notre métier est reconnu comme pérenne. L’école inclusive ne peut exister qu’avec nous. » Véronique Aubigny, accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) à Compiègne (Oise) est venue manifester à Paris, mardi 16 décembre, à l’appel d’une intersyndicale, pour demander que les 140 000 AESH obtiennent le statut de fonctionnaire de catégorie B et une revalorisation salariale. « C’est le deuxième métier de l’éducation nationale en termes de nombre, et une cheville essentielle pour les enfants en situation de handicap », rappelle la sénatrice socialiste de la Drôme Marie-Pierre Monier, autrice d’une proposition de loi visant à intégrer les AESH dans la fonction publique, qui doit être examinée mercredi en commission et le 7 janvier en séance publique.
« J’aime aider les enfants. Quand on les voit évoluer, on se sent utile. C’est un beau métier, mais le problème, c’est que le salaire n’a pas bougé », témoigne Dalila Debbari, qui accompagne trois élèves en situation de handicap dans une école de Montreuil (Seine-Saint-Denis) depuis 2018. « Je suis à 1 100 euros par mois avec les primes. Mais même la prime REP, on ne touche pas la même que les professeurs », relève-t-elle.
Selon le panorama statistique 2024-2025 des personnels de l’enseignement scolaire, le salaire médian des AESH est de 1 000 euros par mois, car 98 % travaillent à temps incomplet, de manière subie. En élémentaire, les vingt-quatre heures de présence auprès des élèves ne correspondent qu’à 62 % d’un plein-temps. « C’est de la précarité qui accompagne la précarité : des collègues qui ont des enfants à charge ne peuvent pas les nourrir et les soigner », dénonce Cécile Stassi, AESH à Paris. Ces accompagnantes sont à 94 % des femmes, âgées en moyenne de 46 ans.
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19 commentaires
Je trouve admirable leur dévouement. Dommage que les conditions de travail et les salaires ne suivent pas.
Admirable, mais pas assez pour vivre décemment…
L’école inclusive est une priorité, donc les AESH doivent être traités comme tels. Statut et salaires doivent suivre.
Standardiser les primes, aussi. Inégalités choquantes entre professeurs et AESH.
Un salaire de 1 100 euros par mois, c’est indigne. Comment peuvent-ils se loger et vivre dans ces conditions ?
Le métier d’AESH est essentiel, mais précaire. Un statut de fonctionnaire serait une avancée majeure pour ces professionnels.
Et une revalorisation salariale ! Ils ne peuvent plus faire semblant d’oublier ça.
Je ne comprends pas pourquoi leur métier n’a pas encore le statut qu’il mérite. Leur rôle est pourtant capital.
Parce que traiter les questions d’éducation comme prioritaires n’est toujours pas une évidence, hélas.
Les AESH sont les piliers invisibles de l’école inclusive. Leur reconnaissance est plus que nécessaire.
Et nécessairement financière.
L’école inclusive est un beau projet, mais il faut des moyens pour le soutenir. Les AESH méritent effectivement une reconnaissance à la hauteur de leur engagement.
Absolument. Sans eux, l’inclusion reste un vœu pieux.
Le problème, c’est que les promesses ne suffisent pas. Quand verrons-nous des actions concrètes ?
Je comprends leur colère. Des salaires aussi bas pour un travail aussi exigeant, c’est inacceptable.
Surtout quand on sait leur importance dans la scolarisation des enfants en situation de handicap.
Manifester, c’est bien. Mais comment faire avancer les choses concrètement sans blocage ?
La pression médiatique et syndicale est souvent nécessaire pour faire bouger les lignes.
Pourquoi les AESH sont-ils toujours traités comme des précaires alors qu’ils sont indispensables ?