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L’épidémie de grippe commence à gagner en intensité. Alors que toutes les régions de France hexagonale sont en phase épidémique depuis le 10 décembre, les indicateurs sont en hausse dans toutes les classes d’âges, selon le bulletin publié mercredi 17 décembre par Santé publique France (SPF).
Si l’activité grippale reste encore modérée en ville comme à l’hôpital, les tendances observées à ce stade sont proches de celles de 2024 à la même date et légèrement en avance sur celles de la saison hivernale 2022-2023, deux saisons particulièrement sévères. De plus, la part de la grippe parmi les décès déclarés par certificat électronique est à un niveau deux fois supérieur à celui observé à la même date en 2024 (1,8 % contre 0,9 %) et le nombre de cas groupés en Ehpad et autres établissements médico-sociaux a fortement augmenté par rapport à la semaine précédente (57 contre 29).
Le pic de l’épidémie devrait être atteint d’ici à deux semaines, selon des modélisations développées et publiées pour la première fois mercredi soir par SPF et l’Institut Pasteur. Ce nouvel outil, qui combine plusieurs modèles statistiques et mécanistiques, modélise la trajectoire de l’épidémie sur les quatre prochaines semaines en exploitant les similarités entre les différentes épidémies.
Sept nouvelles mutations
« Le modèle prévoit une hausse dans les deux prochaines semaines et une baisse en semaines 1 et 2 de 2026 liée à une chute de la transmission pendant les vacances », analyse Juliette Paireau, ingénieure de recherche au sein de l’unité Modélisation mathématique des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur et à SPF. Traditionnellement, les vacances entraînent une baisse de la transmission des virus parmi les enfants en lien avec la fermeture des écoles. « Mais on ne peut pas exclure une reprise de l’épidémie après les vacances », précise Juliette Paireau, comme ce fut le cas l’année dernière. Au total, la grippe avait causé la mort de 17 000 personnes lors de l’hiver 2024-2025.
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16 commentaires
Je me demande si la modélisation prévue sera aussi fiable que celle du Covid.
On peut l’espérer, mais l’incertitude reste de mise dans ce domaine complexe.
C’est une bonne chose que ces outils de modélisation soient mis à disposition du public
Oui, la transparence est essentielle pour comprendre la situation épidémique.
Le pic prévu dans deux semaines signifie-t-il que la situation devrait s’améliorer ensuite ?
En théorie, oui, mais les modélisations peuvent être revues en fonction des comportements humains.
Les chiffres sont inquiétants, surtout avec l’augmentation des cas en Ehpad. Il serait temps que les autorités santé se mobilisent davantage.
Je suis d’accord, la vigilance doit être renforcée, surtout pour les personnes âgées.
La grippe est souvent sous-estimée, mais ces données montrent clairement son impact dangereux.
Effectivement, il ne faut pas banaliser ses effets, surtout sur les populations fragiles.
Les Ehpad sont particulièrement touchés, ce qui est préoccupant pour nos aînés.
Oui, ils nécessitent une attention particulière et des protocoles renforcés.
Ces modèles utilisés par SPF et l’Institut Pasteur offrent-ils des perspectives d’évolution réalistes ?
Ils sont basés sur des données solides, mais la réalité peut toujours réserver des surprises.
C’est étrange que cette épidémie avance plus vite qu’en 2022-2023. Y a-t-il un facteur particulier qui explique cette accélération ?
Possiblement un variant plus contagieux ou une immunité collective plus faible après deux années calme.