Listen to the article
En politique, il arrive que l’on partage parfois beaucoup plus avec ses adversaires qu’avec ses alliés supposés. Edouard Philippe l’a expérimenté, mercredi 10 décembre au soir. Alors que le président d’Horizons et ses troupes sont sous le feu des critiques du reste du bloc central pour avoir failli mettre en péril le budget de la « Sécu », adopté à 13 voix près mardi, c’est un ex-socialiste qui lui a donné raison.
« En deux mois, nous sommes passés d’une situation où le premier ministre nous disait “Il faut un budget pour faire des économies”, à un contexte où on nous explique qu’il faut des dépenses pour avoir un budget ! », a jugé Bernard Cazeneuve, lors d’une conférence conjointe des deux anciens premiers ministres organisée par l’association étudiante Débattre en Sorbonne, déplorant un manque de « lucidité et de courage politique » dans la période.
Le Havrais n’a pu qu’opiner du chef. Car c’est précisément la critique qu’il adresse au reste du bloc central qui a adopté ce texte : l’absence d’effort suffisant pour réduire le « mur de la dette », entraînant un déficit estimé de la « Sécu » de 24 milliards d’euros en 2026 – en comptabilisant les transferts sur le budget de l’Etat. Horizons a donc choisi de ne pas soutenir le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), quitte à prendre le risque de tout faire dérailler, renvoyant l’ex-majorité présidentielle à ses dissensions de fond, mais aussi stratégiques, de plus en plus nombreuses à l’approche de 2027.
Il vous reste 71.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.










6 commentaires
Les désaccords internes au bloc central montrent à quel point les priorités budgétaires divergent. Faut-il vraiment augmenter les dépenses ou réduire le déficit ?
Laisser filer la dette n’est jamais une bonne solution, surtout avec l’inflation actuelle.
Mais les dépenses sociales sont essentielles dans une société en crise, non ?
Bernard Cazeneuve a raison de souligner le manque de courage politique. Où sont les réformes structurelles pour éviter ces déficits récurrents ?
Un déficit de 24 milliards d’euros pour la Sécurité sociale d’ici 2026, c’est alarmant. Quel impact cela aura-t-il sur les services publics et les contribuables ?
Effectivement, cela pose des questions sur la soutenabilité du système. Combien de temps avant que des mesures drastiques ne soient nécessaires ?