Listen to the article
Trois ans de prison avec sursis, assortis de soins psychologiques et d’une interdiction d’exercer « pendant cinq ans » pour agression sexuelle « par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction » sur deux jeunes femmes. Ce jugement, rendu mardi 9 décembre par le tribunal judiciaire d’Epinal et dont le mis en cause a fait appel, Marie – le prénom a été changé – l’attendait depuis six ans.
A l’hiver 2018-2019, cette dernière, alors âgée de 22 ans et secrétaire à l’Ecole du ski français (ESF) de Gérardmer (Vosges), aurait été agressée par son supérieur hiérarchique, moniteur et coach de ski. « L’histoire s’est ébruitée et Franck Lemaire, le directeur de l’ESF, m’a convoquée pour en parler », raconte-t-elle au Monde. Dans la foulée, le dirigeant adresse un courrier au Syndicat national des moniteurs de ski français (SNMSF). L’homme sera relevé de ses fonctions pendant deux ans, entre 2021 et 2023, en tant que directeur technique au sein de la structure, mais jamais interdit d’enseigner.
« Comme c’était dans le cadre d’une relation de dirigeant à subordonnée, l’école n’a pas jugé utile d’agir sur sa capacité à enseigner », explique Eric Brèche, président du SNMSF, interrogé sur les raisons qui ont conduit à ne pas le suspendre totalement – une mesure conservatoire d’éloignement possible dans ce genre de cas. Pour Marie, cette justification est incompréhensible : « S’il l’avait été démis de toutes ses fonctions, il n’aurait pas pu récidiver. On se moque de nous. »
Il vous reste 84.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.








8 commentaires
Le fait qu’il ait pu continuer à enseigner malgré ces accusations est choquant. Comment une telle décision a-t-elle pu être prise ?
Cela reflète une certaine culture de l’impunité au sein de certaines fédérations sportives.
Cet article soulève des questions sur les procédures en place pour protéger les employés des ESF. Les mesures actuelles sont-elles vraiment adaptées ?
Le manque de formation et de protocoles clairs semble être un problème récurrent.
Ce jugement montre une fois de plus les lacunes dans la gestion des violences sexistes dans le monde du sport. Une sanction sévère, mais guère dissuasive.
Effectivement, la justice pénale ne suffit pas toujours à éradiquer ces problèmes systémiques.
Trois ans de suspension, c’est une peine légère pour un tel acte. Espérons que cet appel aboutisse à une condamnation plus exemplaire.
Hélas, les sanctions dans ce domaine restent souvent insuffisantes pour protéger les victimes.