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Au stade Roland-Garros, temple du tennis français, à Paris, les ouvriers peaufinent les préparatifs de l’étape de la Street League Skateboarding (SLS), le premier championnat professionnel de skateboard de rue au monde. Samedi 11 octobre, sur le court Suzanne-Lenglen, le skatepark imaginé par la SLS sera installé sur l’habituelle aire de jeu, du bois se substituera à la terre battue et des rails et autres modules remplaceront le filet et les lignes blanches.

La compétition, créée en 2010 par le skateur américain Rob Dyrdek, est composée de sept étapes, réparties entre les Etats-Unis (4), le Brésil (2) et la France (1) pour la seconde année d’affilée, après une édition 2024 organisée à l’Adidas Arena de la porte de la Chapelle, à Paris. Le concept est à la fois sobre et impressionnant : reproduire les obstacles urbains – rampes, marches, barrières, gaps – pour laisser les skateurs et paraskateurs s’exprimer à travers leurs meilleures figures.

Parmi eux, le médaillé de bronze aux Jeux olympiques (JO) de Paris 2024, Nyjah Huston (Etats-Unis), le double champion olympique Yuto Horigome (Japon) et Rayssa Leal (Brésil), vice-championne olympique à Tokyo (2021) à seulement 13 ans, prendront part aux phases de qualification dès 13 heures. Les finales femmes (18 h 30) et hommes (20 heures) suivront, avant la remise des trophées à 21 h 15. Les Français Aurélien Giraud – qui a remporté l’étape en 2024 – et Vincent Milou sont aussi de la partie.

« On va marquer les esprits »

« On s’est dit que ce serait incroyable de réunir l’univers du skateboard et sa culture dans un monde totalement opposé, incarné par le stade Roland-Garros, raconte Cédric Fray, créateur de FrayMédia Skate Excellence et coorganisateur de la compétition. Notre volonté, c’est de faire le plus bel événement de skateboard de l’histoire. En le réalisant ici, je pense qu’on va marquer les esprits. » Né en Californie dans les années 1950, le skateboard street est longtemps resté confidentiel, avant de connaître un tournant, en 2021, aux Jeux de Tokyo, où la discipline est devenue olympique, puis de confirmer son statut à l’occasion de Paris 2024.

Le 24 février 2024, la SLS fêtait la première de ses quatre apparitions prévues en France – FrayMédia a signé un partenariat quadriennal avec la plateforme spécialisée dans les sports extrêmes et le divertissement Thrill One, coorganisatrice de la compétition, pour que celle-ci prenne place dans l’Hexagone – et réunissait 6 000 personnes dans les tribunes de l’Adidas Arena. « Elle rentre facilement dans le top 3 des événements auxquels j’ai participé », affirme Aurélien Giraud. Avec 9 500 personnes attendues samedi et des places vendues entre 45 et 220 euros, la SLS s’agrandit, et affiche de nouveau complet, cette fois dans l’un des lieux les plus codifiés du sport français.

Après avoir accueilli, le 10 septembre 2021, le combat de boxe entre le Français Tony Yoka et le Croate Petar Milas sur le court Philippe-Chatrier, puis du breaking avec la finale mondiale de la compétition Red Bull BC One, le 21 octobre 2023, sur ce même court, Roland-Garros s’essaie à une nouvelle discipline. « On ouvre le stade à un nouvel événement, un nouveau public. (…) Nous sommes dans la dynamique d’un stade vivant à l’année », soulignait, lors de l’annonce de l’événement, le directeur général de la Fédération française de tennis, Stéphane Morel. Le symbole « d’une grande reconnaissance », pour Cédric Fray.

Si le skateboard de rue a été choisi, c’est parce que la discipline a connu un réel engouement depuis les JO de Paris 2024. « Il y a eu un vrai effet, avec une demande de pratique qui a fortement augmenté, relate le directeur technique national de la Fédération française de roller et skateboard, Ludovic Royé. On est à quasiment une demande par jour reçue d’une collectivité pour envisager et travailler sur un projet d’équipement skateboard. »

Un chiffre qui traduit parfaitement la direction que prend ce sport. « Je vois de plus en plus de jeunes se lancer dans le skate street en se disant qu’on peut en vivre, constate Aurélien Giraud. La clé, c’est l’augmentation du nombre de skateparks. » Les organisateurs de la SLS ont annoncé qu’ils offriront leur installation à la région Ile-de-France. Charge à elle, ensuite, de l’implanter dans le paysage francilien. Après Paris, la compétition rejoindra quant à elle Las Vegas (Nevada), puis ralliera Sao Paulo (Brésil) pour la dernière étape du championnat.

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