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Le gouvernement britannique a exhorté vendredi 12 décembre les médecins à renoncer à une grève prévue pendant cinq jours peu avant Noël, alors que le Royaume-Uni fait face à une « vague sans précédent de super grippe », selon le service de santé public britannique.
Le premier ministre travailliste, Keir Starmer, et le ministre de la santé, Wes Streeting, ont appelé tout à tour ces médecins « résidents » – au statut proche de celui des internes en France – à renoncer à leur mouvement prévu du 17 au 22 décembre. M. Streeting a souligné dans le journal The Times que le service de santé public, le NHS, se trouvait dans une « situation incroyablement précaire » et faisait face à « un défi inédit depuis la pandémie » de Covid-19.
Tout en réaffirmant son soutien au droit de grève, Keir Starmer a estimé qu’une grève de cinq jours serait « irresponsable » et mettrait « le NHS et ses patients en danger », dans une tribune publiée par le Guardian. Reprenant lui aussi la comparaison avec la pandémie de Covid-19, il a estimé que « l’idée de faire grève dans ce contexte était franchement inimaginable ».
« Pire situation possible »
Selon les chiffres publiés jeudi par le NHS, les cas de grippe atteignent un niveau inédit pour cette période de l’année. Le nombre de cas a bondi de 55 % en une semaine, avec une moyenne de 2 660 patients hospitalisés chaque jour la semaine dernière. « Avec une demande record pour les services d’urgence et les ambulances et une grève imminente des médecins résidents, cette vague sans précédent de super grippe place le NHS dans la pire situation possible pour cette période de l’année », s’est alarmée la directrice médicale nationale du NHS, Meghana Pandit.
La situation du NHS, dans une profonde crise avec des délais d’attente extrêmement longs pour les rendez-vous, est un enjeu politique majeur pour le gouvernement travailliste, très impopulaire. Si la grève prévue à partir de mercredi se confirmait, il s’agirait de la quatorzième pour les médecins depuis mars 2023. Les médecins résidents sont en conflit avec le gouvernement sur les salaires et les formations.
Wes Streeting a accédé à la demande du syndicat des médecins que les praticiens formés au Royaume-Uni soient prioritaires pour obtenir des formations par rapport aux candidats étrangers. Le nombre de places pour ces formations sera également augmenté. Mais, a ajouté le ministre, le gouvernement « ne peut et ne veut pas bouger sur les salaires, surtout après une augmentation de 28,9 % au cours des trois dernières années et la plus forte revalorisation de tout le secteur public ces deux dernières années ».
La British Medical Association, qui représente les médecins résidents, réclame 26 % supplémentaires, estimant cette revalorisation nécessaire pour restaurer le niveau des rémunérations après des années de hausses inférieures à l’inflation. Elle doit soumettre la nouvelle proposition du gouvernement à ses membres grâce à un sondage en ligne, qui sera clos lundi.










14 commentaires
Le NHS est dans une situation ‘incroyablement précaire’. Comment espérer une amélioration rapide ?
Cela semble difficile sans des investissements massifs et une réorganisation en profond.
Une épidémie sans précédent, et une crise politique autour. Le Royaume-Uni est dans une période compliquée.
Une situation préoccupante pour les professionnels de santé et les patients. Les grèves sont-elles vraiment la solution ?
Personne ne conteste le droit de grève, mais il faut penser aux patients en ce moment critique.
Les comparaisons avec la pandémie de Covid sont-elles justifiées ? La situation est-elle vraiment similaire ?
Les deux crises montrent les faiblesses du système de santé, mais les contextes sont différents.
Le gouvernement joue la carte de l’émotion pour éviter la grève. Une tactique efficace ?
Les médecins ont-ils vraiment le choix de ne pas grève dans ces conditions ?
Le droit de grève est fondamental, mais le timing est crucial.
Une vague de grippe sans précédent, le Royaume-Uni va mal. Les hôpitaux sont-ils vraiment prêts à gérer cette crise ?
Les médecins ont des raisons de se battre, mais le timing est délicat.
Une question légitime, surtout avec les tensions actuelles sur le système de santé.
Une ‘super grippe’ maintenant, après le Covid, c’est trop pour les hôpitaux britanniques. Quelles solutions ?