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La ressortie en version restaurée de Malina (1991) ramène à la surface le cinéma de Werner Schroeter (1945-2010), surgeon baroque du nouveau cinéma allemand des années 1960-1970, quelque peu délaissé depuis sa mort et sa dernière rétrospective au Centre Pompidou, à Paris, en 2010. Schroeter fut un singulier décadentiste, fasciné par les fastes de l’opéra, mais pratiquant un arte povera aux frontières de l’expérimental. Malina correspond à sa dernière période, plus narrative, faite de coproductions européennes. C’est le premier volet d’un diptyque avec Isabelle Huppert (l’autre sera le bien nommé Deux, en 2002), marqué par le motif du double, ou plutôt du reflet, si l’on s’en tient à l’art de la démultiplication baroque.

Une autre ombre plane, celle d’Ingeborg Bachmann (1926-1973), Malina étant l’adaptation de son roman éponyme, le seul de la poétesse autrichienne, écrit peu de temps avant sa mort en 1973, mise en jeu de sa subjectivité troublée. Référence importante, mais qui ne sera pas indispensable à la découverte du film : Malina se projette surtout dans la psyché d’une femme de lettres en surchauffe. Avec ce pari fou que le cinéma, chambre obscure, peut ressaisir quelque chose de ce curieux rapport au monde, intensément troublé, qu’est l’écriture.

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4 commentaires

  1. Jean V. Durand le

    Une exploration de la psyché féminine à travers un château baroque. L’associez-vous à d’autres œuvres cinématographiques ou littéraires ?

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