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Le rappeur Nekfeu, placé en garde à vue lundi dans le cadre d’une enquête pour des faits de viol, agressions sexuelles et violences habituelles sur conjoint dénoncés par son ex-compagne, a été remis en liberté sans poursuites à ce stade, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources proches du dossier, mercredi 1er octobre.

Le parquet de Paris, qui n’a pas répondu à l’AFP, doit désormais décider des suites à donner à ce dossier : investigations complémentaires, classement sans suite, citation à comparaître en procès ou ouverture d’une information judiciaire. Contactée par l’AFP, Marie-Alix Canu-Bernard, l’avocate de Nekfeu – Ken Samaras de son vrai nom –, n’a pas donné suite.

« L’enquête se poursuit et, compte tenu des charges très convaincantes pesant sur M. Samaras, nous attendons du parquet de Paris qu’il prenne une décision appropriée à l’intensité des éléments probatoires existants », ont commenté les avocats de la plaignante, William Bourdon, Rebecca Royer et Hannah Kopp.

Un conflit oppose depuis de longs mois le rappeur à son ex-conjointe. Entre septembre 2023 et mai 2024, le parquet de Paris a classé sans suite trois plaintes successives de son ex-épouse pour viol, violence ou harcèlement. La garde à vue de lundi s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle plainte déposée par cette femme pour les mêmes faits, selon des sources proches du dossier.

Un « traitement policier et judiciaire pour le moins atypique »

En novembre 2024, le rappeur vedette, âgé aujourd’hui de 35 ans, avait dénoncé dans un communiqué les « intentions malveillantes » de son ex-femme, en faisant état d’un conflit autour de leur fils dont la résidence principale a été fixée chez lui, avec droit de visite et d’hébergement pour la mère.

Le 19 mars 2025, elle a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à deux mois d’emprisonnement avec sursis pour non-représentation d’enfants à plusieurs reprises en 2024, ce dont elle a fait appel, selon une source judiciaire. Elle sera de nouveau jugée le 7 janvier 2026 pour ne pas avoir à nouveau remis l’enfant à son père à plusieurs reprises entre avril et juin 2025, d’après la même source.

Dans un communiqué de la fin de janvier, des avocats de la plaignante avaient dénoncé un « traitement policier et judiciaire de ce dossier pour le moins atypique (…) en raison de l’asymétrie de traitement entre les faits extrêmement graves susceptibles d’être reprochés à Ken Samaras et l’attitude d’une mère qui a toujours eu le souci de protéger son enfant ».

Nekfeu est l’une des stars de la scène rap française. Ses deux premiers albums solo, Feu en 2015 (récompensé aux Victoires de la musique) puis Cyborg en 2016, ont été certifiés disques de diamant (soit un demi-million d’exemplaires vendus), tandis que son troisième, Les Etoiles vagabondes, sorti en 2019, est certifié double diamant, soit un million d’équivalent-ventes.

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14 commentaires

  1. Claire Richard le

    Dans quel cadre légal une libération sans poursuites est-elle envisageable ? La défense a-t-elle présenté des éléments déterminants ?

  2. La cohérence des décisions judiciaires est parfois remise en question. Ces classements successifs sont-ils la norme ou une exception ?

  3. Trois classements sans suite en quelques mois, c’est inquiétant. Faut-il revoir la manière dont ces affaires sont traitées ?

  4. Sophie W. Durand le

    Une décision sans suite dans une affaire aussi grave laisse perplexe. La justice doit-elle prendre en compte la notoriété des personnes impliquées ?

  5. Marie P. Robert le

    Les avocats de la plaignante parlent de charges très convaincantes. Pourrait-on assister à une reprise de l’enquête plus tard ?

  6. Pierre Moreau le

    Ces allégations sont sérieuses, et la libération sans poursuite suscite des interrogations. Qu’en pensent les associations de défense des victimes ?

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