Listen to the article
Pour beaucoup de dirigeants autoritaires de la planète, la meilleure façon d’attirer la bienveillance de Donald Trump est d’appâter son entourage avec des bonnes opportunités de business. Mais cette diplomatie du conflit d’intérêts ne marche pas systématiquement, comme le montre le cas de la Serbie et du projet immobilier avorté de Jared Kushner, le gendre du président américain, à Belgrade.
Lundi 15 décembre, Affinity Partners, le fonds d’investissement de M. Kushner, a annoncé au Wall Street Journal « se retirer pour le moment » de son gigantesque et très contesté projet de restructuration du site de l’ancien QG de l’armée yougoslave. Planté en plein cœur de la capitale serbe, ce bâtiment, laissé à l’abandon depuis qu’il a été partiellement détruit dans les bombardements menés par l’OTAN en 1999, devait être transformé en une immense « Trump Tower » comprenant des appartements et un hôtel de luxe.
« Les projets importants devraient unir plutôt que diviser », a juste déclaré le fonds d’investissement pour expliquer cette annulation. Le projet était très contesté en Serbie, en particulier par le mouvement étudiant anticorruption qui agite ce pays de 6,5 millions d’habitants depuis novembre 2024. Plusieurs manifestations ont été organisées devant le site pour protester contre le président serbe, Aleksandar Vucic, accusé de vouloir « vendre le patrimoine culturel », ce bâtiment symbolisant pour beaucoup de nationalistes serbes le traumatisme des guerres perdues des années 1990.
Il vous reste 61.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.







14 commentaires
Ce projet était trop ambitieux et mal perçu par la population locale depuis le départ.
Effectivement, les rêves de grandeur architecturale ne font pas tout.
La Serbie va devoir trouver une autre manière de moderniser ce site emblématique.
On aurait aimé voir plus de avez-vous dans ce type de dépôt, moins de grandes promesses.
Un exemple remarquable de l’échec des projets internationaux quand ils manquent de transparence.
On se demande pourquoi les gouvernements persistent à cautionner ce genre d’initiatives.
Un retrait qui soulève plus de questions sur les méthodes mercantiles en diplomatie.
Les liens entre pouvoir politique et business sont souvent résultés nuisibles.
Un desserrement opportun qui évite à Belgrade un imbroglio juridique et politique.
Ce projet reflétait peut-être plus la mégalomanie de ses promoteurs que des besoins réels.
Un échec qui rappelle que même les grandes tours ne peuvent s’imposer sans l’adhésion populaire.
Un échec cinglant qui devrait servir d’avertissement.
On voit bien ici les limites de la ‘diplomatie des affaires’ quand les enjeux locaux sont ignorés.
Les Serbes avaient toutes les raisons de s’opposer à ce symbole de capitulation politique.