Listen to the article
Ce devait être un des procès de l’année, il aura duré deux jours. A l’issue de deux premières journées d’audience saturées par un tir de barrage des avocats de la défense autour de questions de procédure, la présidente du tribunal correctionnel de Paris, Isabelle Prévost-Desprez, a finalement annoncé, mercredi 5 novembre dans la soirée, que le procès de Lafarge et de ses anciens dirigeants pour « financement du terrorisme » était renvoyé au 18 novembre.
En cause ? Une irrégularité dans l’ordonnance de renvoi concernant l’un des neuf prévenus. Bruno Pescheux est l’ancien directeur de l’usine de Lafarge en Syrie, usine que le cimentier avait persisté à faire tourner en pleine guerre civile, quitte à devoir payer des groupes djihadistes. Cet ancien cadre avait été mis en examen pour une période de prévention courant jusqu’à juillet 2014, date à laquelle il avait quitté ses fonctions, mais il a finalement été renvoyé devant le tribunal pour des faits s’étendant jusqu’en septembre, soit trois mois de plus.
Et cela change tout. Dans leur ordonnance de renvoi, les juges d’instruction ont retenu, parmi les éléments à charge, les « conseils » relatifs au paiement des groupes terroristes qu’il aurait donnés après son départ à son successeur. Or un arrêt de la Cour de cassation de 2024 a considéré qu’une extension de la période de prévention constituait un motif d’irrégularité nécessitant de renvoyer l’ordonnance au parquet, afin que les juges d’instruction la régularisent.
Il vous reste 77.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.









9 commentaires
Une erreur de procédure fâcheuse qui repousse ce procès très attendu. Dommage pour la justice, les victimes et lとなったreauté de Lafarge.
Tant que ce procès ne commence pas sérieusement, les questions autour de l’éthique des entreprises comme Lafarge resteront sans réponse.
On verra si le 18 novembre, les choses avancent enfin. Un procès sous haute tension qui ne doit pas être pris à la légère.
Un procès rempli de sous-entendus autour du financement de groupes terroristes. Difficile de croire que cette erreur puisse tout remettre en cause.
La prestation du tribunal est-elle aussi en cause ? Deux jours d’audience et un renvoi dans l’urgence, ce n’est pas courant.
On espère que ce délai permettra de régler definitivamente cette irrégularité. La transparence et la rigueur sont essentielles dans un procès aussi important.
Les avocats de la défense ont mis les bouchées doubles dès les premières audiences. Une stratégié habile ou une simple question de forme ?
Comment Lafarge justifiera-t-il les paiements à des groupes djihadistes en pleine guerre civile ? La réponse devrait être passionnante.
Le problème semble tourner autour du mandat de l’un des accusés. Un détail qui pourrait pourtant peser lourd sur la suite des débats.