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Une banque sans actionnaires : à longueur de spots, le Crédit mutuel vante son modèle mutualiste. Mais avoir des sociétaires, participants à la gouvernance, n’empêche pas d’être coté. Pour grandir, l’autre groupe bancaire mutualiste, le Crédit agricole, a sollicité la Bourse à plusieurs reprises. Certains des investisseurs qui ont répondu à cet appel s’en mordent les doigts. Et appellent au secours.
Pour comprendre le problème, un peu d’archéologie s’impose. En 1988, les caisses régionales du Crédit agricole – le réseau – ont racheté la part de l’Etat au capital de la Caisse nationale du Crédit agricole, l’organe central du groupe, autrement dit le cœur du réacteur. Pour se financer, une vingtaine d’entre elles avait émis des certificats coopératifs d’investissement (CCI).
Ces instruments financiers, comme des actions mais sans droits de vote, ont été ringardisés une première fois lors de la mise en Bourse en 2001 de la Caisse nationale, rebaptisée « Crédit agricole SA », afin de financer le rachat du Crédit lyonnais. Le coup de grâce a été porté en 2016, lorsque Crédit agricole SA a vendu pour 18 milliards d’euros aux caisses régionales la participation qu’il détenait à leur capital, notamment sous forme de CCI.
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12 commentaires
Pourquoi les porteurs de CCI ne peuvent-ils pas vendre ces titres ? Il doit y avoir un marché secondaire.
Ces titres sont souvent peu liquides, ce qui rend la revente difficile. C’est un autre piège de ces instruments.
Le Crédit agricole devrait assumer ses responsabilités envers les porteurs de CCI. Ces produits ont été vendus comme des placements stables.
Oui, et les investisseurs méritent une compensation, pas seulement des excuses.
Cette histoire montre les risques cachés des produits financiers complexes. Les CCI semblaient sûrs, mais ils ont perdu de leur valeur à plusieurs reprises.
C’est un problème fréquent avec les instruments bancaires peu transparents. Les investisseurs devraient toujours bien comprendre ce dans quoi ils mettent leur argent.
Les banques mutualistes ne sont pas à l’abri de ce genre de situations. Cela relativise leur image de solidité.
Cette affaire met en lumière l’opacité des produits bancaires. Les investisseurs particuliers sont souvent les plus touchés.
Absolument. Il faut une meilleure réglementation pour protéger les petits porteurs.
Les banques devraient être plus transparentes sur les risques associés à ces produits.
Intéressant de voir comment un modèle mutualiste peut dégénérer en un schéma financier classique. Combien d’autres banques ont des instruments similaires ?
D’autres banques mutualistes pourraient avoir des problèmes comparables. C’est un avertissement pour les épargnants.