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Le parquet a annoncé, mardi 7 octobre, qu’il allait faire appel de l’abandon à la fin de septembre par la justice britannique des poursuites pour « infraction terroriste » contre Mo Chara, rappeur du trio nord-irlandais Kneecap.
« Nous faisons appel de la décision d’abandonner les poursuites, car nous estimons qu’il y a un point important du droit qui doit être clarifié », a déclaré un porte-parole du Crown Prosecution Service, sans donner plus de précisions.
Le rappeur était accusé d’« infraction terroriste » pour avoir arboré un drapeau du Hezbollah, mouvement islamiste chiite libanais classé terroriste au Royaume-Uni, lors d’un concert en novembre 2024 à Londres. Le 26 septembre, un juge a décidé d’abandonner les poursuites en raison d’une erreur de procédure.
La notoriété du groupe
Mo Chara, de son vrai nom Liam O’Hanna (ou Liam Og O Hannaidh en gaélique) a toujours démenti tout soutien au Hezbollah, dénonçant son inculpation comme une décision « politique », après les critiques formulées par le trio contre Israël et la guerre à Gaza. A sa sortie du tribunal, il s’était réjoui que les « tentatives pour faire taire » le groupe aient « échoué ».
Depuis l’inculpation du chanteur, le 21 mai, le groupe, qui revendique haut et fort son soutien à la cause palestinienne, a vu sa notoriété monter en flèche, mais a aussi subi plusieurs annulations de concerts en Allemagne ou en Autriche.
Les membres de Kneecap ont également été empêchés d’aller en Hongrie, où ils devaient se produire au festival Sziget, ils ont été interdits d’entrée au Canada, et ont renoncé à une tournée aux Etats-Unis.
Le trio nord-irlandais, qui a d’abord attiré l’attention en rappant en irlandais et en dénonçant la domination britannique en Irlande du Nord, a accédé à la notoriété en 2024 avec son album Fine Art et un docu-fiction survolté, Kneecap, primé notamment au festival du film de Sundance, aux Etats-Unis.
13 commentaires
Les autorités britanniques semblent déterminées à clarifier la loi. Quel est vraiment l’enjeu juridique ici ?
Le problème est que cette affaire pourrait étendre la définition du terrorisme de manière controversée.
Je pense qu’il s’agit surtout d’éviter des interprétations trop larges de ce qui constitue une infraction terroriste.
Les poursuites abandonnées pour erreur de procédure, puis le parquet fait appel. Quelle incohérence !
C’est vrai, les procèdes ont l’air aussi erratiques.
Cette affaire soulève des questions sur la liberté d’expression et la définition du terrorisme. Comment le droit doit-il évoluer dans ce cas ?
Le groupe a toujours nié toute affiliation au Hezbollah, ce qui rend la situation complexe.
C’est vrai, la frontière entre protestation politique et intérêt terroriste est souvent ténue.
Un rappeur condamné pour terrorisme ? Ça semble excessif. Qu’en pensez-vous ?
Les faits sont flous, mais effective le rappeur aurait pu être plus prudent avec ses choix politiques.
C’est effectivement un cas excellent pour débattre de la censure et des expressions artistiques.
Le groupe a raison de dénoncer une décision politique. La justice devrait rester objective, non ?
Objectivité ou non, le parquet estime qu’un point de droit doit être précisé.