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« Avec le salaire que t’as, tu pourrais la changer plus souvent, ta raquette ! » En cette matinée de novembre au ciel chagrin, le « chambrage » est de rigueur sous les néons du Ginga Stadium, à Mérignac (Gironde), vaste complexe multisport où les terrains de padel ont phagocyté ceux de foot à cinq. Un agent général d’assurances mouille le maillot aux côtés du gérant d’une entreprise de diagnostic immobilier, d’un courtier en prêts, du directeur d’exploitation d’un centre aquatique ou encore d’une commerciale dans la filière vinicole, seule femme de la bande de trentenaires et de quadragénaires.

Une fois par mois, Rebecca Dumont et ces entrepreneurs de la région bordelaise se retrouvent autour de ce « sport hybride entre tennis et échecs », résume Yann Guilcher, créateur du réseau de chefs d’entreprise Rezo Padel. Ces dernières années, les cages en Plexiglas se sont multipliées dans le paysage hexagonal, . Depuis dix ans, la discipline, créée par un Mexicain en 1969, puis rapidement exportée en Espagne, connaît une croissance fulgurante en France : selon la Fédération française de tennis, le nombre de licenciés exclusifs, sans intégrer les licenciés multiraquettes, a bondi de 700 en 2015 à 106 000 en 2025, et l’on recense plus de 550 000 pratiquants à ce jour.

Les réseaux d’affaires surfent sur cet engouement, le padel est même devenu le « sport LinkedIn » par excellence, si l’on se fie à sa cote sur le réseau social professionnel. Redes, le pionnier, a vu le jour en février 2021. Aujourd’hui, ils sont une petite dizaine à se partager le marché, rassemblant des pratiquants aussi bien débutants que confirmés, majoritairement masculins.

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