Listen to the article

0:00
0:00

Améliorer la prise en charge de l’ensemble des victimes de violences conjugales, hommes comme femmes, en comblant les angles morts des systèmes d’aide existants ? L’idée paraît simple et consensuelle. Mais derrière cette préoccupation affichée d’égalité, qui s’est discrètement imposée dans le paysage parlementaire ces derniers mois, pointent les effets d’une opération de lobbying aux objectifs troubles, prompte à exacerber les tensions autour des droits des femmes.

La première offensive politique remonte à l’automne 2024, lorsqu’un amendement au budget est déposé par la députée macroniste Christine Le Nabour. Le texte vise à modifier le fonctionnement du 3919, la ligne nationale d’écoute dédiée aux femmes victimes de violences, pour l’ouvrir aux hommes.

Le mouvement s’amplifie en 2025. Profitant des nouvelles discussions budgétaires, la députée du Rassemblement national (RN) Claire Marais-Beuil propose à son tour d’étendre la ligne d’écoute au public masculin, tout comme quatre députés ciottistes – qui réclament en outre de consacrer un budget équivalent à l’amélioration de la condition des femmes et à celle des hommes. Si aucun de ces amendements n’est finalement examiné à l’Assemblée nationale, faute de temps lors du marathon budgétaire, la question s’installe solidement dans le débat public. En moins d’un an, le gouvernement a été interpellé à douze reprises par des questions écrites de parlementaires réclamant l’ouverture du 3919 aux hommes victimes de violences conjugales, pour mettre fin à leur supposée « invisibilisation ».

Il vous reste 78.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager.

Salle de presse de TheNews.re. Nous couvrons l'actualité réunionnaise et internationale avec rigueur et objectivité. Notre mission : informer les citoyens avec des analyses approfondies sur la politique, la société, l'économie et la culture.

9 commentaires

  1. Pierre P. Martin le

    Intéressant de voir comment les lobbys influencent les politiques publiques, même avec des intentions apparemment égalitaires.

  2. C’est une initiative louable, mais il faut s’assurer que l’ouverture du 3919 aux hommes ne se fasse pas au détriment des femmes déjà victimes.

  3. Les victimes masculines méritent aussi de l’aide, mais pourquoi ne pas créer une ligne dédiée plutôt que de diluer les ressources ?

Laisser une réponse