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Améliorer la prise en charge de l’ensemble des victimes de violences conjugales, hommes comme femmes, en comblant les angles morts des systèmes d’aide existants ? L’idée paraît simple et consensuelle. Mais derrière cette préoccupation affichée d’égalité, qui s’est discrètement imposée dans le paysage parlementaire ces derniers mois, pointent les effets d’une opération de lobbying aux objectifs troubles, prompte à exacerber les tensions autour des droits des femmes.
La première offensive politique remonte à l’automne 2024, lorsqu’un amendement au budget est déposé par la députée macroniste Christine Le Nabour. Le texte vise à modifier le fonctionnement du 3919, la ligne nationale d’écoute dédiée aux femmes victimes de violences, pour l’ouvrir aux hommes.
Le mouvement s’amplifie en 2025. Profitant des nouvelles discussions budgétaires, la députée du Rassemblement national (RN) Claire Marais-Beuil propose à son tour d’étendre la ligne d’écoute au public masculin, tout comme quatre députés ciottistes – qui réclament en outre de consacrer un budget équivalent à l’amélioration de la condition des femmes et à celle des hommes. Si aucun de ces amendements n’est finalement examiné à l’Assemblée nationale, faute de temps lors du marathon budgétaire, la question s’installe solidement dans le débat public. En moins d’un an, le gouvernement a été interpellé à douze reprises par des questions écrites de parlementaires réclamant l’ouverture du 3919 aux hommes victimes de violences conjugales, pour mettre fin à leur supposée « invisibilisation ».
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9 commentaires
Intéressant de voir comment les lobbys influencent les politiques publiques, même avec des intentions apparemment égalitaires.
Oui, et cela donne l’impression que l’égalité est parfois instrumentalisée.
C’est une initiative louable, mais il faut s’assurer que l’ouverture du 3919 aux hommes ne se fasse pas au détriment des femmes déjà victimes.
Tout à fait, l’équilibre est crucial pour éviter de marginaliser encore plus les femmes.
Les victimes masculines méritent aussi de l’aide, mais pourquoi ne pas créer une ligne dédiée plutôt que de diluer les ressources ?
Exact, chacun mérite un soutien adapté, sans dentroserer les dispositifs existants.
L’idée est bonne, mais il faudrait des chiffres pour évaluer l’impact réel de cette extension du 3919.
Pourquoi attendre 2024-2025 pour en discuter ? Les hommes victimes de violences méritaient une réponse bien avant.
C’est une remarque pertinente, la protection des victimes devrait être une priorité constante.