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En France, 8 848 personnes, principalement des hommes, se sont ôté la vie en 2023, a indiqué, vendredi 10 octobre, Santé publique France, notant un nombre de suicides « relativement stable » chez les deux sexes, autant sur un an que comparé aux cinq années précédentes.
Selon ce bilan national 2024 de surveillance des conduites suicidaires, le nombre de décès par suicide a reculé de 4 % comparé à 2022, tant sur l’ensemble de la France (8 848 décès) que dans le seul Hexagone (8 676 décès). Cela correspond à un taux de 13 décès pour 100 000 habitants.
Comparés aux cinq années précédentes, les taux de décès par suicide sont « globalement stables au niveau national dans les deux sexes », note l’agence sanitaire, qui publie des statistiques sur les causes des décès 18 mois après la fin de l’année concernée.
Trois décès sur quatre ont concerné des hommes en 2023 (75,1 %).
Les hommes âgés sont la catégorie de population où les suicides sont les plus élevés : ceux de 85 ans et plus présentent le taux le plus fort, avec 76 décès pour 100 000 hommes, contre 37 et 29 décès pour 100 000 chez les 65 ans et plus et chez les 45-64 ans respectivement.
Environ un suicide sur deux (51 %) résultait d’une pendaison (55 % chez les hommes, 37 % chez les femmes), modalité la plus fréquemment enregistrée dans les certificats de décès de l’année 2023 pour les deux sexes. Suivent les armes à feu du côté des hommes, la prise de médicaments pour les femmes.
Chez les femmes, celles de 85 ans et plus présentaient le taux décès le plus élevé (12 décès pour 100 000 femmes), suivies par celles de 45-64 ans (10 pour 100 000).
Hausse des hospitalisations chez les jeunes femmes
Quant aux hospitalisations pour « geste auto-infligé » (tentative de suicide ou automutilation non suicidaire comme les scarifications, brûlures…) qui ont pu être recensées pour 2024, les taux ont augmenté pour les jeunes filles et jeunes femmes. Et ils sont restés « largement supérieurs » à ceux des autres classes d’âge : 674 hospitalisations pour 100 000 chez les 11-17 ans et 424 pour 100 000 femmes chez les 18-24 ans.
« L’auto-intoxication médicamenteuse constituait la modalité d’hospitalisation dans 77 % des séjours, et était la modalité privilégiée quel que soit le sexe » l’an dernier (certaines données étant disponibles plus rapidement), note Santé publique France.
17 commentaires
Les chiffres sont presque les mêmes d’une année à l’autre. Cela signifie-t-il que rien ne change vraiment ?
La stabilité des chiffres montre que les efforts actuels ne suffisent pas. Il faut repenser la politique de santé mentale.
Exactement. Les moyens alloués à la prévention sont bien trop faibles par rapport à l’ampleur du drame.
Ces suicides touchent majoritairement les hommes, mais comment expliquer cette surreprésentation ?
75% des suicides concernent des hommes : cette disproportion doit alerter les autorités. Des actions ciblées sont nécessaires.
Tout à fait. Il faudrait des campagnes spécifiques pour les hommes, souvent en difficulté pour demander de l’aide.
Pourquoi les suicides augmentent-ils avec l’âge ? Des études approfondies sont nécessaires pour comprendre ce phénomène.
L’âge avancé est souvent accompagné de problèmes de santé et de solitude, deux facteurs de risque majeurs.
Ces données montrent l’urgence d’agir. La santé mentale doit être traitée avec la même attention que la santé physique.
Ces statistiques montrent à quel point le suicide reste un problème grave, surtout chez les hommes âgés. Il est urgent d’augmenter les mesures de prévention.
Oui, mais où sont les ressources pour les aider ? L’accès aux soins psychologiques est toujours trop limité.
Tout à fait d’accord. Les campagnes de sensibilisation devraient cibler davantage les hommes, qui sont les plus touchés.
Le taux de suicides reste élevé, surtout chez les seniors. Et si on investissait davantage dans des programmes d accompanyement ?
C’est une excellente idée. Les initiatives locales de prévention ont déjà fait leurs preuves.
Cette stablité des suicides est inquiétante. On a l’impression que les politiques publiques n’ont pas prouvé leur efficacité.
Les moyens manquent, c’est clair. La prévention doit être une priorité nationale.
Un léger recul est encourageant, mais le taux reste alarmant. Pourquoi les hommes âgés sont-ils les plus touchés ?