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Comment notre système immunitaire parvient-il à nous protéger des infections, tout en épargnant nos propres tissus ? C’est pour la découverte du processus qui permet à nos défenses immunitaires de préserver les cellules de notre organisme (ce que les immunologistes nomment « le soi »), tout en concentrant leurs forces sur l’attaque des milliers de microbes pathogènes qui tentent de nous envahir, que le comité Nobel a récompensé, lundi 6 octobre, le Japonais Shimon Sakaguchi, 74 ans, et les Américains Mary Brunkow et Fred Ramsdell, 64 ans chacun.
La question taraudait depuis longtemps les immunologistes, mais aussi les médecins. Car, lorsque ce processus de « tolérance immunitaire » dysfonctionne, le subtil équilibre entre les forces qui activent et celles qui inhibent notre système immunitaire est rompu. C’est alors que surviennent les maladies auto-immunes qui peuvent affecter le pancréas, le système nerveux, les articulations, la peau… déclenchant un diabète de type 1, une sclérose en plaques, une polyarthrite rhumatoïde ou encore un lupus érythémateux, par exemple.
Cette tolérance protectrice, a découvert le chercheur japonais en 1995, mobilise une troupe d’élite formée de cellules immunitaires : les lymphocytes T dits « régulateurs ». Dès les années 1980, les immunologistes avaient imaginé l’existence de ces soldats essentiels. « A l’époque, on connaissait les cellules qui jouent le rôle d’accélérateur dans nos défenses immunitaires, nommées lymphocytes T auxiliaires, raconte David Klatzmann, directeur de l’unité immunologie-immunopathologie-immunothérapie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), à Paris. On se disait donc qu’il devait exister leur pendant, des cellules jouant le rôle de frein. »
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18 commentaires
Intéressant de voir comment notre corps peut être à la fois notre meilleure défense et notre pire ennemi.
C’est fascinant, surtout quand on réalise que ce processus est si finement réglé.
J’espère que cette découverte permettra bientôt de mieux cibler les cellules responsables des maladies auto-immunes.
C’est un espoir devenu plus concret grâce à ce prix Nobel, mais il reste encore beaucoup à comprendre.
Les maladies auto-immunes touchent tant de personnes, cette découverte est un pas en avant crucial.
Oui, et chaque avancée compte pour améliorer la qualité de vie des patients.
Cette récompense souligne l’importance de collaboration internationale en science, entre le Japon et les États-Unis.
C’est vrai, les avancées majeures viennent souvent de collaborations transfrontalières.
Une découverte majeure qui pourrait révolutionner le traitement des maladies auto-immunes. Cela ouvre de nouvelles perspectives pour les patients.
Les maladies auto-immunes sont si variées, il faudra du temps pour adapter chaque traitement.
Absolument, espérons que cela se traduise rapidement par des thérapies innovantes.
Un beau symbole que trois chercheurs soient récompensés pour cette découverte, cela montre l’aspect collectif de la science.
Et c’est aussi une belle reconnaissance de leur travail acharné.
C’est vrai, la science progresse quand les chercheurs partagent leurs connaissances.
Les Nobel de médecine récompensent souvent des découvertes fondamentales comme celle-ci. C’est encourageant pour la recherche future.
Oui, et cela montre l’importance de financer la recherche de base.
On se demande quand même comment ce mécanisme a pu échapper aux scientifiques aussi longtemps.
La complexité du système immunitaire est telle que certaines découvertes prennent des décennies.