Listen to the article
Tandis que l’incertitude est à son comble concernant le budget 2026 et que le débat public reste focalisé sur le mur de la dette, on en oublie l’autre mur à franchir, celui de l’investissement dans la transition écologique et l’autonomie stratégique. Sans investissements massifs dans l’énergie, l’industrie, le numérique, l’agriculture, la défense, etc., les grands discours sur nos enjeux de souveraineté finiront par sonner bien creux. Or ceux-ci requièrent une grande part de fonds publics. L’équation des finances publiques françaises n’en est que plus épineuse, exigeant à la fois de fixer un cap d’investissements et de trouver comment les financer sans percuter le mur de la dette.
Qu’il s’agisse de dépenses de défense à court terme ou de financer la transition dans la durée, l’effort demandé aux Etats apparaît important et soulève aussitôt la question des capacités financières des acteurs publics. En 2024, le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan estimait qu’un tiers seulement des investissements bruts bas carbone à réaliser dans le bâtiment et les transports seraient rentables sans soutien public. Dans le même sens, selon le rapport annuel de l’Institut de l’économie pour le climat, entre 18 milliards et 52 milliards d’euros de dépenses publiques annuelles supplémentaires seront nécessaires à l’horizon 2030 pour tenir les objectifs climatiques de la France. La quête d’autonomie stratégique ne fait qu’amplifier ces besoins.
Dire que la rentabilité « économique » de ces investissements dépasse de loin leur rentabilité financière ou, comme la Cour des comptes en septembre, que l’inaction coûtera à terme beaucoup plus cher aux finances publiques en souligne l’impérieuse nécessité, mais ne suffit pas à les déclencher. Il faut une capacité de financement public pour engager ces dépenses. Or les capacités d’emprunts de l’Etat sur le marché de la dette ne sont pas sans limites et se dégradent plus ou moins fortement à mesure que sa dette augmente.
Il vous reste 67.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
14 commentaires
La dette publique est un frein réel, mais négliger les investissements dans l’autonomie stratégique serait une erreur stratégique.
Mais comment éviter un surendettement tout en finançant ces projets ?
Tout à fait, les défis énergétiques et industriels ne peuvent pas attendre des années.
Les discours sur la souveraineté énergétique ne suffiront pas sans le financement adéquat. Les États doivent agir vite.
Les investissements dans la transition écologique sont cruciaux, mais il faut aussi réfléchir aux financements durables pour éviter d’aggraver la dette publique.
Absolument, mais comment équilibrer les priorités entre transition écologique et stabilité budgétaire ?
Les fonds publics seuls ne suffiront pas, il faut aussi mobiliser le secteur privé.
Sans soutien public, beaucoup d’investissements verts ne seraient pas rentables. Faut-il accepter ces subventions ?
La dette publique est un problème récurrent, mais les enjeux climatiques sont encore plus pressants. Priorité à l’essentiel.
Les États doivent trouver un équilibre entre réduction de la dette et investissements dans l’avenir. La tâche semble ardue.
Surtout dans un contexte économique aussi incertain.
Le déficit public actuel rend difficile toute ambition écologique réaliste. Peut-on vraiment concilier les deux ?
La transition écologique nécessite des investissements massifs, mais sans une réflexion économique solide, ces efforts pourraient être vains.
C’est pourquoi il faut des politiques publiques claires et des mécanismes de financement innovants.