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Les associations portent à elles seules 10 % de l’emploi privé en France, avec plus de 1,9 million de salariés. Sous l’effet cumulé des coupes budgétaires, de l’inflation et des atteintes aux libertés associatives, ce pilier essentiel de la démocratie est aujourd’hui gravement fragilisé. Derrière les chiffres, ce sont des femmes et des hommes qui risquent de perdre leurs emplois et nos associations qui pourraient être contraintes de réduire leurs activités d’intérêt général.
Dans tous les secteurs, les baisses de financements se traduisent en effet par une chute massive du volume d’emplois. Selon l’enquête du Mouvement associatif, d’Hexopée et du Réseau au service de l’accompagnement de la vie associative locale (RNMA) de septembre, 90 000 d’entre eux dépendent aujourd’hui d’associations ayant moins d’un mois de trésorerie devant elles. Concrètement, cela signifie des personnes qui risquent de se retrouver au chômage du jour au lendemain, dans un contexte déjà tendu.
Pourtant, le projet de loi de finances 2026 ne tient pas compte de cette urgence. S’il est adopté sans rectification, c’est plus de 1 milliard d’euros qui disparaîtrait du budget associatif. En trois ans, l’Etat aura alors coupé près de 40 % de ses subventions aux associations.
Baisse de 41 % entre 2015 et 2020
Mais le problème ne s’arrête pas là. Les collectivités locales et territoriales, financeurs essentiels du monde associatif, se voient, elles aussi, affaiblies par les coupes budgétaires successives, grevant leur capacité à financer les services publics et les associations.
Entre 2015 et 2020, la part des subventions dans le budget associatif avait baissé de 41 %. Aujourd’hui, un tiers d’entre elles déclare avoir réduit leurs activités pour survivre, quand d’autres disparaissent.
Alors que le taux de pauvreté a atteint 15,4 % [selon l’Insee], soit un record sur les trente dernières années, que le chômage repart à la hausse, que les annonces de délocalisations d’emplois se multiplient, se priver de l’apport économique, social et humain des associations n’est pas une concession acceptable tant cela constitue une menace directe pour celles et ceux qui y travaillent et pour les millions de personnes qui comptent sur elles.
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13 commentaires
Un budget restreint signifie moins de soutien pour des causes vitales. Qui en paiera le prix ?
La réduction des financements publics met en péril des emplois et des services essentiels. Pourquoi l’État ne réagit-il pas ?
Les priorités budgétaires semblent ailleurs en ce moment.
Le projet de loi de finances 2026 ignore une crise sociale majeure. Comment est-ce possible ?
Les associations jouent un rôle clé dans la cohésion sociale. Leur affaiblissement affaiblit toute la société.
C’est un vrai dommage, surtout dans les zones rurales.
Les associations sont un rempart contre l’exclusion. Leur perte affaiblirait toute la société.
Exact. Surtout dans un contexte économique déjà fragile.
Le secteur associatif est vraiment crucial, mais il est clair que les coupes budgétaires l’affaiblissent dangereusement. Quelles sont les solutions concrètes pour inverser cette tendance ?
Une réforme fiscale en faveur des associations serait nécessaire.
Les dons privés pourraient-ils compenser une partie des pertes ?
90 000 emplois menacés ? C’est inquiétant. Les associations locales vont-elles tenir le choc ?
Beaucoup dépendent déjà de la trésorerie de quelques semaines.