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Patrick Martin aurait aimé que les représentants des chefs d’entreprise soient aussi unis que les syndicats, qui ont défilé – ou avaient prévu de le faire –, jeudi 2 octobre, à travers la France. Mais le président du Medef n’arrive pas à orchestrer une aussi jolie mise en scène pour son propre camp. Ses initiatives et déclarations aboutissent même au résultat inverse : celui de la zizanie patronale.
Alors qu’il a invité les mouvements d’employeurs à participer à un « énorme meeting », le 13 octobre à l’Accor Arena de Paris, afin de faire entendre leur voix, deux actrices de premier plan seront absentes : la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), qui a annoncé, mardi 30 septembre, qu’elle passait son tour, et l’Union des entreprises de proximité (U2P), dont la défection était déjà connue. Pour des raisons de forme et de fond, ces organisations se démarquent de leur « grande sœur », en lui signifiant qu’elles ne sont pas à sa botte.
Si l’idée d’un tel rassemblement a surgi récemment – le 13 septembre, dans un entretien accordé au Parisien par M. Martin –, elle exprime une inquiétude et une colère qui bouillonnent depuis le début de l’année. De nombreux patrons sont dans cet état d’esprit car l’économie tricolore est chancelante et le budget de l’Etat pour 2025, promulgué à la mi-février, soutire plus d’argent aux entreprises, par le biais – en particulier – d’une contribution exceptionnelle réclamée aux grands groupes.
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7 commentaires
L’initiative de Martin soulève des questions. Peut-on vraiment unir des intérêts aussi divers que ceux du Medef et des PME?
La colère des patrons existe, mais leurs désaccords les empêchent de s’exprimer clairement. Dommage.
La CPME et l’U2P préfèrent garder leur indépendance. Une bonne chose pour la diversité des voix patronales, ou un signe de désorganisation?
Un meeting à l’Accor Arena… ambitieux, mais sans l’adhésion de tous. La stratégie de communication du Medef laisse à désirer.
On comprend l’urgence de Martin, mais son mécontentement ne suffit pas à rassembler. Une leçon d’humilité à retenir.
Intéressant de voir les divisions au sein du patronat français. Pourquoi une telle réticence à s’unir face aux syndicats?
Les patrons semblent aussi divisés que le reste de la société. Est-ce un reflet de la complexité du dialogue social aujourd’hui?