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Lancé en 2021, Neptune, magazine bisannuel indépendant, à la croisée de l’art, du design d’intérieur et de la mode, s’est imposé en quelques années seulement comme une voix singulière et respectée dans le paysage de la presse culturelle. Chaque numéro allie exigence esthétique et curiosité éditoriale, explorant des univers variés, de l’atelier d’artiste aux intérieurs intimes, avec une approche à la fois sensible et éclairée. A rebours de l’uniformisation du regard, Neptune revendique une éthique de la découverte, mettant en lumière des lieux insoupçonnés et des figures parfois discrètes (artistes, designers, décorateurs, galeristes, etc.), habituées à se tenir loin des projecteurs.

Ce neuvième opus de 444 pages – le plus ambitieux depuis la création du titre distribué désormais dans une vingtaine de pays – compte notamment parmi ses temps forts : une plongée dans l’atelier romain du sculpteur officiel du Vatican, Giuseppe Ducrot, qui n’avait encore jamais été photographié ; une rencontre avec le designer américain William Sofield, connu pour ses collaborations avec Tom Ford, dans le phare qu’il a acquis au large des côtes du Maine ; une visite exclusive de la ferme, située dans le Delaware, du peintre américain Jamie Wyeth ; une halte dans l’appartement parisien de la galeriste Cheska Vallois ou dans le petit théâtre romain de Maria Grazia Chiuri… La revue fait cohabiter œuvres d’art et trésors de brocante, appartements d’apparat et domiciles plus simples, sans hiérarchie. En cultivant la surprise, le titre s’impose comme un repère pour les lecteurs curieux lassés de la sempiternelle promotion des têtes d’affiche.

Le fondateur du titre, Daytona Williams, 31 ans, est un autodidacte de la presse et de l’édition qui s’est formé au fil de l’eau à l’art du magazine. Ce créatif écossais, qui vit en France depuis son enfance, a assisté des stylistes et fait un passage aux Galeries Lafayette Champs-Elysées, chargé des achats femme, avant de se lancer dans ce projet éditorial pendant le confinement. Il a tout imaginé de A à Z : la maquette, la ligne éditoriale, la signature graphique et la stratégie de distribution. Contrairement à beaucoup de magazines de décoration, Neptune accorde une place centrale aux mots.

Le domicile du designer américain William Sofield.

Une page sur deux est consacrée au texte (en anglais). Les articles sont approfondis et prennent parfois la forme d’entretiens fleuves, pour laisser la pensée des invités se dérouler. Cette attention au récit place le titre à mi-chemin entre l’essai, le reportage et la conversation intime. Autre caractéristique : la signature photographique se distingue par une forte harmonie de goût, de lumière, de ton. Plus de 90 % des images du magazine sont réalisées à l’argentique. Neptune tient sa promesse : il documente et surprend, tout en célébrant la beauté.

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