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Le groupe Galeries Lafayette a annoncé, samedi 20 décembre, être « entré en négociations exclusives avec un acteur anglo-saxon », en vue de lui céder les murs du bâtiment BHV « dès le mois de janvier », « aux conditions initialement prévues avec le groupe SGM ».
Le nom de cet investisseur « disposant d’une expertise reconnue dans la gestion d’actifs immobiliers », selon le communiqué, n’a pas été donné. Le groupe SGM, cofondé par Frédéric Merlin, qui assure l’exploitation du magasin BHV dans la tourmente depuis l’annonce de son alliance début octobre avec le géant du commerce en ligne Shein, était lié aux Galeries Lafayette par une promesse de vente arrivant à échéance vendredi.
Le tour de table s’est avéré plus difficile que prévu, en particulier après que SGM a été lâché par la Banque des territoire, dans le sillage du scandale Shein. C’est donc finalement un groupe anglo-saxon, dont ni SGM, ni Galeries Lafayette, contactés par l’Agence France-Presse (AFP) n’ont voulu donner le nom, qui a acheté les murs. Cette vente se fait selon les conditions qui avaient été proposées au groupe SGM, est-il ajouté sans précision.
« Rupture de confiance »
« Cette acquisition serait réalisée par l’investisseur en accord avec le groupe SGM, qui continuera à assurer l’exploitation du BHV », ajoute le communiqué. « Nous sommes heureux de cette nouvelle étape franchie, a réagi auprès de l’AFP un porte-parole de SGM. Nous restons focalisés sur la finalisation de cette opération. »
Frédéric Merlin a suscité un tollé en annonçant début octobre l’installation, au sein du BHV, du premier magasin physique aux couleurs de la marque asiatique de mode ultra-éphémère, accusée de nombreux maux (concurrence déloyale, pollution…).
La Banque des territoires, entité de la caisse des dépôts, avait par la suite annoncé son retrait des négociations entamées en juin avec la SGM pour l’aider à s’offrir le bâtiment, invoquant une « rupture de confiance ». Refusant de voir son nom associé à Shein, Galeries Lafayette a par ailleurs rompu son contrat avec la SGM concernant sept magasins de province – rebaptisés BHV.
Mardi, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a accentué la pression en manifestant l’intérêt de la capitale pour les murs du grand magasin, situé comme son nom l’indique (BHV pour Bazar de l’Hôtel de Ville) juste sous les fenêtres de l’Hôtel de ville.








6 commentaires
La vente des murs du BHV soulève des questions. Comment un groupe étranger pourrait-il gérer cet actif emblématique à Paris ?
Les négociations avec SGM ont échoué, mais les termes restent similaires. Curieux choix des Galeries Lafayette de ne pas nommer l’acquéreur.
Peut-être pour éviter une polémique avant la finalisation de la vente.
Intéressant de voir un acteur anglo-saxon reprendre les murs du BHV. Cela pourrait redynamiser le quartier ou changer complètement son identité.
Espérons que les conditions de vente préservent l’aspect historique du bâtiment.
Quand même surprenant qu’un investisseur étranger achète sans qu’on connaisse son identité.