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De son retour à Matignon, Sébastien Lecornu avait théorisé la réussite d’un « gouvernement de mission » autour de quelques points cardinaux : des ministres à l’apparence dépolitisée, un budget adopté « dans les trois mois » qui viennent, l’appui du Parti socialiste dans la discussion budgétaire et un « partage du pouvoir » avec le Parlement, symbolisé par l’abandon du 49.3.
Plus qu’une stratégie pour survivre aux débats budgétaires tempétueux, la voie empruntée par l’ancien ministre des armées devait « redonner son sens à la politique » alors que les partis ont davantage de facilité à se projeter vers l’élection présidentielle de 2027 trouver un compromis au Parlement, jugé trop coûteux politiquement.
Or, le rejet quasi unanime de la partie recettes du projet de loi de finances par les députés, samedi, sonne comme un lourd avertissement pour le locataire de Matignon, aussi bien sur le plan institutionnel que politique. « L’absence de ligne est ravageuse sur le terrain, professe une ancienne ministre du gouvernement Bayrou, aucun député ne peut accepter l’idée de voter des choses contre ses électeurs et avec lesquelles il n’est pas d’accord. » Reste que le gouvernement ne veut pas endosser les travers d’une Assemblée nationale qu’il juge irresponsable.
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10 commentaires
Un gouvernement technique rattrapé par la politique, rien de nouveau sous le soleil. Les promesses de dépolitisation restent souvent théorique.
En effet, la politique finit toujours par rattraper les velléités d’aseptiser le débat.
Ce rejet unanime du projet de loi de finances laisse présager des jours difficiles pour le gouvernement. Comment trouver des compromis sans perdre de crédibilité ?
La politique semble toujours aussi compliquée, surtout quand on veut dépolitiser tout en naviguant dans les courants parlementaires.
Peut-être que le gouvernement aurait dû anticiper ces blocages en consultant davantage les partis avant de présenter le projet.
La difficile adoption du budget montre que même en mode technocratique, les enjeux politiques sont inévitables. Comment en sortir gagnant ?
Les ministres dépolitisés devaient rassurer, mais le rejet de leur projet de loi prouve que les clivages demeurent bien ancrés. Que faire ?
L’abandon du 49.3 était censé apaiser les tensions, mais il semble que les divisions persistent. Quelles solutions reste-t-il à Matignon ?
Le gouvernement Lecornu semble être pris dans un mouvement contradictoire : vouloir déminer les tensions tout en affrontant les réalités politiques.
C’est toujours délicat de vouloir réconcilier la technique avec la politique, surtout quand les élections approchent.