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A l’ère des recompositions géopolitiques, de nombreux Etats cherchent à transformer leurs atouts stratégiques en armes de conquête. La Russie et la Chine y parviennent mieux que les Etats-Unis : les initiatives commerciales prises par Washington ont déjà frappé l’économie américaine comme un boomerang.
Moscou a misé sur la dépendance de l’Europe à son pétrole pour faciliter son invasion de l’Ukraine en 2022, ce qui a partiellement fonctionné. En outre, ce sont des accords énergétiques qui se trouvent au cœur de l’amélioration des relations de la Russie avec l’Inde et la Chine : ils constituent le fondement économique d’une nouvelle coalition antiaméricaine.
De son côté, la Chine exploite son quasi-monopole sur les minerais stratégiques (terres rares, gallium, germanium, antimoine…), essentiels aux technologies vertes, à l’électronique de pointe et aux équipements militaires. En riposte aux tarifs douaniers imposés par Donald Trump, Pékin a ainsi restreint l’exportation de sept terres rares (samarium, gadolinium, terbium, dysprosium, lutécium, scandium, yttrium). N’ayant guère pris conscience de leur importance, l’administration américaine a dû rétropédaler.
Les Etats-Unis se sont efforcés d’imiter ces stratégies, en relançant la production d’énergie et l’exploitation des terres rares. Mais les entreprises du secteur de l’énergie hésitent à investir dans les combustibles fossiles, dont la rentabilité à venir est incertaine, compte tenu de la chute du coût des énergies propres. Quant aux terres rares, l’histoire des faillites successives des entreprises américaines du secteur illustre les difficultés de leur exploitation. Et leur production prend du temps : la société MP Materials, créée en 2017 et relancée avec le soutien du Pentagone, mise certes sur une nouvelle usine, mais celle-ci ne lancera pas de production avant 2028.
Poids des cryptomonnaies
Faute de résultats rapides, l’administration Trump actionne un levier plus immédiat : le dollar, dont la primauté mondiale confère au pays un « privilège exorbitant », comme le dénonçait, dès les années 1960, Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre des finances. Or, cette domination monétaire est fragile. Perdre sa position de centre financier n’est pas rare dans l’histoire : Gênes (Italie), Anvers (Belgique), Amsterdam en ont fait l’expérience, sans parler de Londres, dont l’ascendance de la monnaie, la livre sterling, a duré des décennies.
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15 commentaires
Les terres rares sont cruciales pour les technologies modernes. Les pays occidentaux devraient anticiper ces dépendances stratégiques avant qu’il ne soit trop tard.
Effectivement, la Chine montre l’exemple en utilisant ces minerais comme levier géopolitique.
Très intéressant article sur la fragilité de la domination du dollar. Les minerais stratégiques comme les terres rares pourraient effectivement redéfinir l’équilibre des pouvoirs économiques mondiaux.
Oui, la Chine a bien joué en restreignant les exportations de ces minerais. Les États-Unis ont sous-estimé leur dépendance.
Les technologies vertes dépendent lourdement de ces terres rares. Une pénurie pourrait effectivement perturber la transition énergétique.
La Russie et la Chine exploitent effectivement leurs atouts énergétiques et miniers pour contrecarrer l’influence américaine. Les États-Unis devraient peut-être diversifier leurs sources d’approvisionnement.
Mais comment faire quand la Chine domine le marché des terres rares ? La diversification semble difficile.
Cet article met en lumière les vulnérabilités du système financier international. Les accords énergétiques et miniers pourraient bel et bien remodeler les alliances.
Les alliances se forment souvent autour de ressources clés. L’histoire le prouve à chaque fois.
Les minerais stratégiques sont des armes économiques dans la guerre froide technologique. La domination du dollar repose sur des bases plus fragiles qu’il n’y paraît.
Les États-Unis doivent impérativement sécuriser leurs approvisionnements en terres rares.
Cet article souligne l’importance de sécuriser les chaînes d’approvisionnement des minerais stratégiques. La dépendance à la Chine est un risque énorme pour les États-Unis.
Oui, et la situation actuelle pourrait forcer les États-Unis à relancer leur propre industrie minière.
Les États-Unis ont peut-être négligé l’importance des terres rares. Cela montre à quel point les ressources naturelles restent un enjeu géopolitique majeur.
La Chine en a bien conscience, ce qui explique ses restrictions à l’exportation.