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On me demande parfois ce qui m’empêche de dormir la nuit. La réponse est relativement simple. C’est la crainte que s’effondre l’ordre international d’après-guerre, façonné par les souvenirs de la seconde guerre mondiale et le traumatisme de l’Holocauste, et fondé sur le compromis politique, le respect de la souveraineté des autres pays, le libre marché, les libertés civiles et la protection des minorités.
Le « plus jamais ça », la promesse et l’ambition de ne pas répéter les erreurs qui ont conduit à la tragédie de la seconde guerre mondiale, a façonné pendant des décennies les institutions internationales et la politique de sécurité. Mais aujourd’hui, l’influence modératrice de cette devise s’est estompée. Des foyers de tension éclatent partout dans le monde, qu’il s’agisse de la menace d’une intervention militaire américaine au Venezuela, de la guerre civile brutale au Soudan, de l’instabilité persistante au Moyen-Orient, de la guerre en Ukraine ou des tensions croissantes dans le détroit de Taïwan. Toutes ces crises ont des implications mondiales.
Face à ces multiples urgences, il n’est pas surprenant que l’Occident, au sens large, soit confronté à son plus grand défi depuis des décennies. A l’origine de ce défi se trouve un sentiment d’épuisement civilisationnel, dont nos adversaires ont pris conscience, convaincus que leur heure est venue.
Maintenir la cohésion sociale
Mais est-ce vraiment le cas ? Plus de 1 350 jours se sont écoulés depuis que la Russie a lancé, contre l’Ukraine, son « opération militaire spéciale » – sa guerre d’agression illégale et non provoquée. Au moins 1,4 million de soldats ukrainiens et russes ont été blessés ou tués dans les combats depuis lors, soit plus d’un millier par jour. Le régime du président russe, Vladimir Poutine, et lui seul, porte l’entière responsabilité de ce lourd bilan.
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21 commentaires
Le défi de l’UE est de transformer son poids économique en pouvoir politique. Une tâche ardue, surtout dans un monde de plus en plus multipolaire.
L’UE doit éviter de se contenter d’une approche réactive. Pour être un leader, elle doit proposer une vision claire et des solutions concrètes.
Tout à fait. Les déclarations bruxelloises manquent souvent de suivi effectif.
Mais avec quelle marge de manœuvre face aux intérêts nationaux divergents ?
Intéressant de voir comment l’UE tente de renforcer son influence malgré les tensions mondiales. Ses décisions en matière énergétique et commerciale seront cruciales.
Je reste sceptique sur la capacité de l’UE à jouer un rôle de leader mondial face à des puissances comme les États-Unis et la Chine. Son soft power est limité.
C’est un avis partagé par beaucoup. Mais l’UE a toujours trouvé des moyens de s’adapter.
Pourtant, son marché unique reste un atout considérable. Peut-être pas un leader, mais un partenaire indispensable.
Préoccupant de voir à quel point l’ordre international d’après-guerre est fragilisé. L’UE a-t-elle les ressources pour le préserver ?
L’article met en lumière les défis géopolitiques majeurs de notre époque. L’UE doit-elle prioriser la sécurité ou les droits humains ?
C’est un dilemme constant. Les deux sont-ils compatibles ?
Elle doit probablement choisir selon les situations. La flexibilité sera essentielle.
La peur d’une fragmentation de l’ordre international est palpable. L’UE doit-elle s’aligner davantage avec les États-Unis ou tenter une voie autonome ?
L’UE a toujours navigué entre pragmatisme et idéaux. Cela devrait continuer.
Une voie autonome serait idéale, mais réaliste ?
L’article soulève des questions pertinentes sur le rôle de l’UE dans un contexte géopolitique instable. Comment peut-elle concilier ses valeurs avec les réalités économiques mondiales ?
C’est un équilibre difficile, surtout avec les tensions actuelles. L’UE doit trouver un moyen de protéger ses intérêts sans compromettre ses principes.
Les sanctions contre la Russie montrent à quel point ce défi est complexe. Mais l’UE a-t-elle vraiment les moyens de peser face à la Chine ?
Cet article rappelle l’importance de la coopération internationale face aux crises. L’UE a-t-elle les outils pour assurer cette stabilité ?
Mais ses divisions internes rendent la tâche plus difficile. L’unité est la première condition de son influence.
Avec son expérience dans la diplomatie et les institutions, elle pourrait être un acteur clé.