Listen to the article
Le suspense prendra bientôt fin, si l’on en croit les déclarations de Duma Boko. Le président du Botswana, deuxième producteur mondial de diamants, affirme que son pays finalisera d’ici à la fin du mois le rachat d’une part majoritaire de De Beers, leader mondial du secteur, mis en vente par son propriétaire, Anglo American. « Nous sommes plus que prêts pour la transaction et nous avons dit que cette transaction doit être terminée d’ici à la fin octobre, a déclaré M. Boko à l’agence Bloomberg, fin septembre. C’est une question de souveraineté économique pour le Botswana. »
Cette déclaration est empreinte de résolution, voire de jusqu’au-boutisme, à l’heure où le diamant naturel connaît une crise sans précédent à cause de la concurrence de plus en plus forte des pierres de synthèse. Produites en laboratoire (principalement en Chine), elles ont le même toucher, la même brillance, les mêmes propriétés chimiques, mais, fabriquées en quelques semaines au lieu de millions d’années, elles ne coûtent qu’une fraction du prix – à partir d’une centaine de dollars.
« Les diamants de synthèse gagnent rapidement des parts de marché, captant environ 20 % du marché mondial en valeur et jusqu’à 50 % en volume dans le secteur des bagues de fiançailles aux Etats-Unis en 2025 », écrivait mi-septembre l’agence S&P. En conséquence, le prix des gemmes naturelles recule : après un pic en 2022 à près de 7 000 dollars le carat, il se situait sous les 5 000 dollars fin 2024, selon le World Diamond Council.
Il vous reste 75.38% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
16 commentaires
Intéressant de voir un pays producteur prendre le contrôle d’une marque emblématique. Cela pourrait renforcer sa position sur le marché.
Oui, surtout si De Beers parvient à innover pour différencier ses produits.
Finalement, cette transaction est-elle une réponse à la crise actuelle ou une façon de la retarder ? Le temps nous le dira.
Un modèle économique à réinventer : les diamants naturels ont perdu une partie de leur mystère avec les pierres synthétiques. Quelle sera la valeur perçue à l’avenir ?
Le luxerąe et l’éthique pourraient jouer en faveur des diamants naturels.
Mais au prix actuel, les consommateurs ne semblent plus prêts à payer des milliers d’euros pour une pierre.
Le Botswana semble déterminé, mais les défis sont nombreux. Espérons que cette acquisition profite à tous les acteurs impliqués.
L’emploi local devrait être une priorité stratégique.
Un exemple de nationalisation réussie ? Le Botswana pourrait montrer la voie à d’autres pays producteurs.
Même si les diamants synthétiques sont moins chers, les puristes ne jurent que par les pierres naturelles. Le marché pourrait se scinder.
Une manière de contrer la domination des laboratorioes asiatiques. Le Botswana serait-il en train de jouer un coup de poker ?
Oui, mais avec des atouts à défendre : la transparence et l’origine éthique.
Le Botswana mise gros, mais la transition énergétique pourrait aussi menacer l’industrie minière. Un double défi ?
Une acquisition audacieuse face à la montée des diamants synthétiques. Le Botswana mise sur sa souveraineté économique, mais le marché sera-t-il assez résilient ?
Reste à voir comment De Beers adaptera sa stratégie face à la concurrence chinoise.
Le secteur naturel pourrait souffrir, mais l’économie locale pourrait en bénéficier à long terme.