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Laurent Joly, qui a dirigé Vichy. Histoire d’une dictature 1940-1944, est directeur de recherche au CNRS. Il est notamment l’auteur de L’Etat contre les Juifs. Vichy, les nazis et la persécution antisémite et de La Rafle du Vel d’Hiv. Paris, juillet 1942 (Grasset, 2018 et 2022).
Le retour fréquent de la mémoire de Vichy dans le débat public, la polarisation qu’elle est encore capable de susciter, mais aussi le bouillonnement historiographique dont témoigne la parution de « Vichy. Histoire d’une dictature » montrent que cette histoire conserve une place centrale dans la société française. Comment l’expliquez-vous ?
Au sortir de la guerre, en 1944-1945, le régime de Vichy symbolise la défaite, l’humiliation nationale, la trahison. Mais on préfère ne pas trop en parler. On a un peu honte. Les crimes principaux de Vichy sont occultés. La figure du maréchal Pétain reste largement préservée. Dans l’atmosphère de réconciliation nationale des années 1950 se répand le mythe du « glaive » et du « bouclier » : de Gaulle à Londres et Pétain à Vichy auraient été tous deux nécessaires à la France.
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8 commentaires
Les propos de Laurent Joly soulignent l’importance de ne pas oublier les leçons du passé pour éviter de répéter les mêmes erreurs.
La persistance de Vichy dans le débat public montre à quel point cette histoire est ancrée dans la société française.
On pourrait croire que 80 ans plus tard, ce sujet serait moins polarisant, mais visiblement, ce n’est pas le cas.
Ce retour fréquent de Vichy dans l’actualité prouve que l’histoire ne se résume pas à des dates, mais influence encore nos sociétés.
La figure de Pétain a-t-elle vraiment été aussi préservée que le suggère l’article, ou est-ce un point de vue historiquement discutable ?
Les travaux de Joly rappellent que la mémoire historique est un outil précieux pour comprendre le présent.
Comment expliquer que cette période trouble de notre histoire soit encore si présente dans les débats contemporains ?
La mémoire de Vichy reste un sujet sensible en France, et c’est important de continuer à en parler.