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A quoi ressemble la vie lorsqu’on est enfermé à perpétuité dans un territoire de 50 kilomètres par 50 kilomètres, au cœur de la Creuse ? Privé de sortie, sauf autorisation spéciale, et éloigné de ses origines. C’est précisément la vie de Garbis Dilge.
Arrivé en France dans les années 1970, cet homme venu de Turquie a été condamné à plusieurs reprises pour braquage, détention d’armes et de stupéfiants. Après avoir purgé plusieurs peines de prison dans les années 1980 et 1990, il est finalement assigné à résidence à Aubusson. Dans ce village de la Creuse de quelques milliers d’habitants, il ne connaît personne, personne ne le connaît. C’est ainsi que commence sa vie dans une prison à ciel ouvert d’à peine 2 500 kilomètres carrés. Il va y rester vingt-cinq ans.
« Le Monde » a rencontré Garbis Dilge plusieurs fois dans la Creuse et vous raconte son histoire.
11 commentaires
Un reportage passionnant, mais qui laisse plus de questions que de réponses. La société peut-elle considérer une peine aussi longue sans condamnation définitive à une prison dans la prison?
C’est une question légitime, surtout quand on se rend compte que certains détenus sortent dans des conditions quasi impensables.
La condamnation à perpétuité à résidence me semble une peine particulièrement dure. Se retrouver isolé dans un lieu inconnu, sans liens sociaux, doit être une épreuve terrible.
Oui, c’est une forme de punition qui va bien au-delà de la prison classique, sans la surveillance que celle-ci implique.
Ce tissu ne me surprend pas vraiment. Dans des cas de récidive, la justice semble souvent perdue pour des solutions efficaces. Mais à quel prix pour la société ?
Est-ce que punir sans vraiment réinsérer est une définition acceptable de la justice ?
Vingt-cinq ans d’isolement dans un village de la Creuse, c’est une histoire qui donne à réfléchir sur les conséquences de nos systèmes judiciaires. Comment vit-on après de telles peines?
Ce cas montre les limites de certaines mesures de sécurité, surtout quand elles privent un individu de toute liberté de mouvement.
La réinsertion semble particulièrement difficile dans ces conditions. Est-ce vraiment une solution pour les anciens détenus?
Quelle ironie que la Creuse, si souvent associés à des paysages magnifiques, devienne une prison à ciel ouvert pour cet homme. La beauté des lieux ne doit pas masquer l’enfermement.
Exact, la nature environnante ne comble pas le manque de liberté ni les relations humaines.