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L’administration Trump veut exiger des visiteurs étrangers exemptés de visas qu’ils fournissent l’historique de leurs activités sur les réseaux sociaux depuis cinq ans, selon un avis publié mercredi 10 décembre dans le Register Federal, le journal officiel américain. Le texte sera appliqué d’ici à soixante jours sauf contestation en justice, précise l’avis.
Cette proposition concerne les ressortissants de pays bénéficiant du programme d’exemption de visa, notamment la France, l’Australie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, Israël, le Japon, ou encore la Corée du Sud. Actuellement, les ressortissants de 42 pays peuvent voyager aux Etats-Unis pendant quatre-vingt-dix jours sans visa, à condition d’obtenir au préalable une autorisation de voyage électronique (ESTA). L’avis suggère d’ajouter les médias sociaux comme « élément obligatoire de données » pour une demande d’autorisation de séjour.
Outre l’historique des médias sociaux, les services des douanes et de la protection des frontières (CBP) ajouteraient d’autres nouveaux champs de collecte de données. Notamment les numéros de téléphone utilisés au cours des cinq dernières années et les adresses électroniques utilisées au cours des dix dernières. Ils exigeraient également des demandeurs d’ESTA qu’ils fournissent des informations sur les membres de leur famille – notamment noms, numéro de téléphone, date de naissance, lieu de naissance et adresse de résidence.
Un contexte de surveillance renforcée pour les voyageurs
La proposition survient alors que les Etats-Unis doivent accueillir, avec le Canada et le Mexique, la Coupe du monde de football en 2026 qui doit attirer des centaines de milliers de supporteurs du monde entier.
En novembre, l’administration Trump avait sensiblement relevé le prix d’entrée des parcs nationaux pour les touristes étrangers, afin de donner « la priorité aux Américains ».
Le secteur touristique américain pâtit déjà depuis plusieurs mois d’un déclin de voyageurs étrangers, refroidis par la politique du président républicain. L’association professionnelle US Travel Association prévoit ainsi une baisse de 6,3 % des arrivées de touristes étrangers en 2025 par rapport à l’année 2024.






11 commentaires
Cette mesure semble excessive et intrusive pour des touristes venant passer des vacances. Les réseaux sociaux sont-ils vraiment un indicateur fiable de sécurité ?
Je me demande comment ils vont vérifier la véracité des informations fournies. Beaucoup pourraient inventer des comptes pour passer les vérifications.
Cela rappelle les mesures du patriot act après le 11 septembre. Certains diront que c’est nécessaire, mais la frontière entre sécurité et vie privée est floue.
Je ne vois pas en quoi mon historique Facebook ou Twitter peut être pertinent pour une visite touristique de 90 jours.
C’est une question de proportionnalité. Cette mesure semble disproportionnée par rapport au risque réel.
Une telle mesure pourrait dissuader beaucoup de Français de visiter les États-Unis. La bureaucratie devient routinière avec cette administration.
C’est un risque réel. Le tourisme pourrait en souffrir, surtout dans un contexte économique déjà fragile.
La collecte des données électroniques est devenue une norme dans certains pays. Est-ce le début d’une tendance mondiale ?
C’est possible. La sécurité nationale est souvent utilisée comme prétexte pour élargir la surveillance des citoyens.
Intéressant de voir comment cette proposition serait perçue dans les autres pays partenaires. Est-ce que certains pourraient rendre la pareille ?
Cela pourrait effectivement déclencher une escalade dans les mesures de contrôle aux frontières, ce qui n’est bon pour personne.