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Le Comité national olympique et sportif français, en collaboration avec l’Association nationale des élus en charge du sport, a récemment formulé un plaidoyer visant à faire du sport une « grande cause municipale ». Ce document propose dix mesures, réunies dans un « pacte sportif territorial », parmi lesquelles l’initiative Un élève, un club !, dont l’objectif est de garantir l’accès de l’ensemble des élèves à une pratique sportive en club. Cette orientation illustre une volonté politique forte d’élargir le vivier des pratiquants par une politique d’encouragement systématique.

Cependant, cette démarche d’extension de la pratique sportive apparaît en décalage avec les conclusions du rapport de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques publié en novembre. Celui-ci souligne que « l’analyse scientifique des freins à l’activité physique chez les adolescents remet également en cause les stratégies de santé publique, principalement orientées vers la promotion du sport, au profit des politiques se concentrant sur la prévention de l’abandon du sport ». Les recommandations invitent à déplacer le centre de gravité des politiques publiques. Il s’agirait moins de promouvoir l’entrée dans la pratique que d’en assurer la continuité.

Les travaux portant sur l’engagement sportif des jeunes montrent en effet que, sans les phénomènes d’abandon, près de 90 % des adolescents seraient durablement investis dans une activité physique régulière. Les données disponibles révèlent néanmoins de fortes inégalités sociales de maintien dans la pratique. Les jeunes issus des quartiers populaires constituent le groupe le plus exposé au décrochage, et ce phénomène touche les filles de manière particulièrement marquée : une sur deux abandonne le sport au cours de sa scolarité.

Le collège apparaît comme la période critique au cours de laquelle s’opère ce retrait. Les transformations physiques, psychologiques et sociales propres à l’adolescence modifient le rapport des jeunes au corps, au regard des pairs et à la performance. A cela s’ajoutent l’intensification des exigences scolaires et les recompositions familiales, qui peuvent affecter les conditions d’accès au sport. L’ensemble de ces facteurs contribue à fragiliser la régularité de la pratique.

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