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Le divorce est consommé, en attendant la séparation des biens. Ainsi se dessine, du point de vue transatlantique, la publication de la stratégie de sécurité nationale par la Maison Blanche, vendredi 5 décembre. Cet exercice classique, qui permet de formaliser les priorités d’une administration mais aussi plus largement sa vision du monde, marque une rupture historique. Jamais encore un document officiel de cette nature n’avait été marqué par une telle nonchalance envers les adversaires de l’Amérique, et une telle maltraitance réservée à ses alliés traditionnels, surtout européens.
Deux pages et demie pour un enterrement : voilà la place consacrée à l’Europe, dans ce texte d’une trentaine de pages. Ce continent sera « méconnaissable dans vingt ans ou moins », si les tendances actuelles se poursuivent. « [Son] déclin économique est éclipsé par la perspective réelle et plus abrupte d’un effacement civilisationnel. » Les symptômes énumérés ? La chute de la natalité, la perte des identités nationales, la répression des oppositions politiques, la censure de la liberté d’expression, « l’asphyxie réglementaire », et bien entendu, en premier lieu, l’immigration. « A long terme, il est plus que plausible qu’en quelques décennies au maximum, certains membres de l’OTAN seront à majorité non européenne », prétend le document.
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14 commentaires
Cette stratégie semble révéler un affront délibéré envers les partenaires européens. Quelles conséquences concrètes pourraient en découler ?
Cela risque de fragiliser encore plus l’alliance atlantique déjà affaiblie par d’autres tensions.
Les Européens devront peut-être repenser leurs propres priorités géopolitiques.
Ce document reflète-t-il vraiment la pensée majoritaire en Amérique, ou simplement celle d’une administration en fin de mandat ?
Un discours aussi dur pourrait pousser l’Europe à se rapprocher d’autres puissances, comme la Chine ou la Russie.
Cela pourrait être contre-productif à long terme pour les États-Unis.
Un ton véritablement condescendant envers l’Europe, comme si les défis étaient uniquement internes. Les critiques semblent manquer de nuances.
La vision simplifiée des problèmes européens est effectivement surprenante dans un document aussi stratégique.
Étonnant de voir si peu de place accordée à l’OTAN, pourtant pierre angulaire des relations transatlantiques.
L’accent mis sur le déclin démographique et culturel en Europe paraît exagéré. D’autres facteurs économiques et technologiques jouent aussi un rôle crucial, non ?
Cet assemblage de critiques semble plus partisan qu’objectif. Les Européens devraient ils y voir une opportunité pour relancer leur cohésion ?
La Maison Blanche semble oublier que les alliances se construisent sur des intérêts partagés, pas sur des jugements unilatéraux.
Restaurer des liens apaisés pourrait prendre des années, si c’est encore possible.
La liberté d’expression censurée ? L’Europe est-elle vraiment en train de basculer vers un autoritarisme généralisé ?