« La responsabilité de tous les pro-européens est de s’opposer à tout rapprochement avec des populistes xénophobes »

Nous l’appelons « majorité Venezuela », du nom d’une résolution [sur le Venezuela] votée en septembre 2024 grâce à l’alliance des voix de la droite et de l’extrême droite. Elle reflète un fait unique et historique : depuis les élections européennes de 2024, le Parlement européen a deux majorités. Celle des pro-européens, réunis autour d’une alliance du centre, et celle, nouvelle, d’une « union des droites » entre le groupe du Parti populaire européen – dont fait partie Les Républicains – et plusieurs autres comprenant le Rassemblement national, Fratelli d’Italia ou Alternative für Deutschland.

Cette union s’est concrétisée sur un petit nombre de votes, mais qui répondent à une volonté idéologique totalement assumée de détruire le pacte vert pour l’Europe [mesures prises par l’Union européenne afin de limiter les conséquences du réchauffement climatique], de durcir nos politiques migratoires et à une vision particulièrement conservatrice en matière de droits des femmes et des minorités sexuelles. C’est le trumpisme à la sauce européenne, où la guerre à la « bureaucratie », aux normes, aux étrangers et au « wokisme » s’ajoute à une fausse volonté probusiness.

Droite et extrême droite ne joignent pas leurs votes par hasard. Il y a derrière cette union un travail de l’ombre dans l’activité parlementaire et à travers tout un archipel de personnalités, de fondations et de think tanks d’extrême droite, européens et américains, à l’œuvre à Strasbourg et à Bruxelles. Car c’est un fait majeur : les organisations qui ont participé à faire gagner Donald Trump, The Heritage Foundation en tête, sont présentes dans les couloirs du Parlement européen et poursuivent le même objectif. Celui de la révolution ultraconservatrice.

Triple enjeu

Dès lors, la responsabilité de tous les pro-européens – dont nous savons qu’il en reste à droite, une droite qui a tout à perdre en servant de marchepied à l’extrême droite dans sa conquête du pouvoir – est de s’opposer à tout rapprochement idéologique et stratégique avec des populistes xénophobes.

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