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A l’ère du numérique, l’information circule à une vitesse inédite. Cette rapidité facilite l’accès au savoir, mais elle ouvre aussi la porte à une propagation massive de fausses informations : rumeurs, manipulations, théories infondées ou contenus délibérément trompeurs.

Protéger l’information vérifiée, sourcée et fiable est devenu un enjeu crucial pour les citoyens, les médias, les institutions et les plateformes numériques. L’évocation par Emmanuel Macron d’une labellisation des médias a fait couler beaucoup d’encre. Elle serait profondément critiquable si elle visait, comme cela lui a été reproché à tort, à confier à l’Etat le soin de distinguer les « bons » médias des « mauvais ».

Le spectre d’un « ministère de la vérité » a été agité par de nombreuses voix critiques, de bonne ou de mauvaise foi. Nous serions les dernières à vouloir que l’autorité politique interfère dans ce domaine, tant la liberté de la presse représente un gage essentiel pour la protection de notre démocratie.

Un processus de certification

Pour autant, l’information fiable est à nos yeux un bien si précieux qu’il n’est pas possible de la confondre avec d’autres types de contenus. C’est pourquoi nous soutenons la certification « Journalism Trust Initiative » (JTI) portée par Reporters sans frontières (RSF). Elle repose sur une norme internationale adoptée par plus de 2 000 médias dans 119 pays.

Pour l’obtenir, les médias candidats suivent un processus de certification couvrant notamment l’éthique, l’indépendance éditoriale, la protection des sources, la transparence, les sources de financement, l’indépendance de la gouvernance et la structure juridique. Ce ne sont ni les médias ni des instances publiques mais des auditeurs extérieurs qui procèdent à la certification et permettent ainsi aux usagers de savoir si le média qui les informe applique des standards journalistiques stricts.

Ce ne sont pas les informations qui sont évaluées, ce sont les médias qui les véhiculent. Dans un contexte où manipulation et désinformation circulent massivement, où tout un chacun s’improvise journaliste, pour le meilleur et pour le pire, quel média d’information professionnel et de bonne foi pourrait être opposé à ce que soit mise en valeur une information rigoureuse et vérifiée ? Nous ne confirions pas notre santé à quelqu’un d’autre qu’un médecin, ni le soin de piloter un avion à quelqu’un qui n’aurait pas de brevet de pilotage. Ne cédons pas à la facilité d’accepter une information qui ne nous serait pas transmise dans les règles de l’art.

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9 commentaires

  1. La diffusion rapide d’informations avec l’ère numérique est une évolution sans précédent, mais elle présente aussi des défis majeurs en matière de désinformation.

  2. Protéger l’information fiable est un enjeu démocratique, mais comment concilier cela sans tomber dans la censure ou l’autoritarisme ?

  3. L’idée d’une labellisation des médias par l’Etat soulève des questions sur l’équilibre entre régulation et liberté d’expression.

  4. Face à l’ampleur des fausses informations, une approche collaborative entre médias, citoyens et plateformes numériques serait-elle plus efficace ?

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